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Hypothyroïdie : quand la thyroïde s'endort

3 min.
© Alice S-BSIP Reporters
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Mon généraliste

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Lorsque la glande thyroïde ne parvient pas ou plus à produire suffisamment d'hormones thyroïdiennes, c'est comme si le moteur qui permet le fonctionnement de notre organisme tournait au ralenti. Chez l'adulte, cela se traduit par une fatigue inexpliquée et un manque d'énergie, une lenteur de mouvements et de parole, auxquels peuvent s'ajouter une frilosité inhabituelle, un gain de poids inexpliqué (alors que l'appétit a tendance à décroître).

On constate aussi souvent une hausse du cholestérol, un rythme cardiaque ralenti entraînant un essoufflement, une irritabilité, un état dépressif, de la constipation, des yeux et le visage gonflés, une voix plus enrouée, des cycles menstruels plus irréguliers ou un arrêt des règles. L'hypothyroïdie touche surtout les femmes.

La fréquence de cette affection augmente avec l'âge. En général, les symptômes apparaissent de manière progressive. Ils peuvent parfois passer inaperçus pendant un certain temps, surtout chez les personnes âgées. Souvent, l'hypothyroïdie est découverte "par hasard", à la faveur d'une analyse de sang.

Les origines de l'hypothyroïdie

Dans le passé en Europe, l'hypothyroïdie était souvent liée à une carence alimentaire grave en iode. C'est malheureusement encore actuellement le cas dans certaines régions du monde, mais depuis l'ajout de cet oligoélément dans le sel de cuisine, cette cause est devenue rare dans nos régions. De nos jours, la défaillance de la glande thyroïde s'explique le plus souvent par une maladie autoimmune, la thyroïdite de Hashimoto, au cours de laquelle le système de défense immunitaire fabrique des anticorps qui s'attaquent à la thyroïde.

L'hypothyroïdie peut également être la conséquence du traitement d'une hyperthyroïdie (voir ci-contre) ou d'un traitement de radiothérapie. Un dérèglement d'une autre glande, l'hypophyse, peut s'accompagner d'une production insuffisante d'une hormone (la TSH), qui est elle-même nécessaire pour stimuler le travail de la thyroïde. Plus rarement, l'hypothyroïdie est causée par des médicaments contre d'autres maladies.

Enfin, chez de nombreuses femmes, surtout après la ménopause, les taux d'hormones thyroïdiennes baissent progressivement, entraînant des symptômes très discrets d'hypothyroïdie. Les spécialistes ne sont pas tous d'accord sur la question de savoir s'il s'agit bel et bien d'une hypothyroïdie qui doit être traitée, ou d'une simple variante de la normale.

Non traitée, l'hypothyroïdie peut entraîner des complications, avec des conséquences graves à long terme : il s'agit principalement de risques de maladies cardiovasculaires chez l'adulte.

Cas particulier : chez le nouveau-né

L'hypothyroïdie peut être congénitale. Sans traitement rapide dès les premières semaines après la naissance, ses conséquences sur le développement physique et mental du nouveau-né peuvent être très graves et irréversibles. Un retard ou un arrêt de croissance, un sommeil excessif, une constipation, des difficultés à s'alimenter ainsi que des pleurs enroués sont de nature à alerter parents et médecin.

En Belgique, un dépistage systématique à la naissance permet de repérer des nourrissons concernés par une hypothyroïdie et de les traiter à temps.

Un traitement simple

L'hypothyroïdie ne peut être guérie. Mais son traitement, simple et efficace, permet de bien contrôler les problèmes liés à la maladie. Grâce à l'apport d'hormones thyroïdiennes, il est possible de compenser les manques. Ce médicament quotidien doit généralement être pris à vie. Chez l'adulte, il corrige les symptômes en quelques semaines.

Un suivi régulier par le médecin généraliste et/ou un endocrinologue, avec notamment une prise de sang de contrôle, permet de vérifier si la dose administrée est adéquate et de l'adapter si nécessaire. Il est recommandé de prendre ce traitement tous les jours à la même heure et de la même façon, de préférence à jeun le matin et au moins 30 minutes avant le petit déjeuner.

Chez les personnes cardiaques ou âgées, le médicament est donné au début à des doses faibles, très progressivement augmentées; le traitement prend donc davantage de temps avant de faire effet.

 

Bon à savoir

En Belgique, pour éviter des carences en iode, les boulangers ajoutent du sel iodé au pain. Le Conseil supérieur de la Santé recommande également d'utiliser, chez soi, un sel enrichi en iode. Et de manger du poisson (seuls les poissons de mer sont riches en iode) ou des fruits de mer deux fois par semaine.

 

Pour en savoir plus ...

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