Droits sociaux

Jeunes aux études : la galère financière

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© A. Vanlathem BELPRESS
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Philippe Lamotte

Philippe Lamotte

Acquisition de matériel, droits d'inscription, location éventuelle d'un kot… La charge financière d'un étudiant plongé dans les études supérieures est bien lourde, particulièrement pour les familles monoparentales où plusieurs jeunes étudient simultanément.

Bien sûr, le statut de "boursier", reconnu par la Fédération Wallonie-Bruxelles, permet de disposer d'une aide financière et d'être dispensé, notamment, du paiement du minerval. Sur 180.000 étudiants inscrits dans le Supérieur, ils sont quelque 35.000 à en bénéficier cette année.

"Il est question de rétablir, une disposition législative ajoutant un critère de réussite dans l'attribution des bourses d’études".

Le hic c'est que le décret dit "Paysage", qui réorganise totalement la filière depuis l'année académique 2014-2015, va très probablement aboutir à l'allongement de la durée moyenne des études. Surtout, il est question de rétablir, dans les mois qui viennent, une disposition législative ajoutant un critère de réussite – et pas seulement de revenus – dans l'attribution des bourses d’études.

"L'octroi de bourses successives à un même étudiant est de toute façon restreint, en amont, par la limitation du redoublement d'années, explique-t-on à la Fédération des étudiants francophones. On voit mal pourquoi il faudrait, dans un contexte général de crise, ajouter un nouveau critère et précariser davantage les familles. C'est l'accès démocratique aux études qui est en cause".

Fait remarquable inhabituel : la FEF est rejointe par la Ligue des familles et les deux fédérations de CPAS (Wallonie et Bruxelles). Ces dernières publient des chiffres, jusque-là inédits, sur le recours croissant des familles et/ou des jeunes aux CPAS pour financer leurs études supérieures. Ainsi, un étudiant sur 22 y a eu recours l'année dernière en Fédération Wallonie Bruxelles. Dont rien qu’un sur quinze à Bruxelles...

Et de rappeler que le principe de la bourse d'études, plus qu'une charge financière pour les deniers publics, doit être considéré comme un investissement pour l'avenir des jeunes, un "sésame pour leur émancipation".