Alimentation

L’excès de sel tue 3,2 millions de personnes chaque année

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Philippe Lamotte

Philippe Lamotte

Le Global Burden of Diseases (GBD) est un programme de recherche lié à l’Université de Washington, financé par la Fondation Bill et Melinda Gates. Ces dernières années, une équipe de chercheurs y a mis au point une méthodologie permettant de quantifier dans 195 pays la re­lation de cause à effet entre le type d’alimentation et

le risque de contracter une maladie chroni­que. Malgré ses limites méthodologi­ques, son principal mérite est d’avoir établi le nombre de décès annuels liés à un mauvais régime alimentaire, soit 11 mil­li­ons de personnes dans le mon­de, ce qui fait trois de plus que le tabac. L’excès de sel en est l’explication principale, suivi de près par l’insuffisance de céréales complètes, ensuite par l’insuffisance de fruits, puis la carence de noix et de graines. Les régimes pauvres en légumes et en acides gras omega-3 arrivent respectivement en cinquième et en sixième rang des explications. L’alimentation riche en acides gras trans ou en viande rouge et/ou transformée n’arrive que loin derrière dans le classement des facteurs de risque. 

Les auteurs de cette étude, parue récemment dans la revue médicale The Lancet, estiment qu’il est plus efficace, dans les poli­ti­ques de santé, de promouvoir les aliments bons pour la santé – notamment en insistant sur la notion de plaisir – qu’en noircissant ceux qui sont mauvais. Encore faut-il réussir à inciter partout dans le monde, estiment-ils, la production locale de ces denrées afin qu’elles soient accessibles à toutes les bour­ses. Bref, agir sur les comportements alimentaires ne suffit pas : il faut aussi – sinon plus – travailler sur l’offre de produits, tant de manière qualitative que quantitative. Parmi les pays les plus mal lotis par rapport à ces objectifs en 2017 : l’Ouzbékistan et l’Afghanistan.