Activités physiques

Handicap - "Du sport comme je veux !"

6 min.
© Altéo
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Imane Bensalah

Imane Bensalah

Le sport permet de se sentir bien, de s’amuser, de partager, de se dépasser… De nombreux sportifs rêvent d’atteindre les résultats de leur athlète préféré ou de leur équipe favorite. Pour Altéo, mouvement social de personnes handicapées et malades, partenaire de la MC, le sport est également un domaine d’inclusion important dans la société.

Du point de vue du mouvement, la société doit offrir à tous l’opportunité de pratiquer un sport et des efforts d'accessibilité doivent être effectués. Ils ne sont pas suffisants. Pour permettre au plus grand nombre de pratiquer un sport, il est nécessaire d'encourager l’accompagnement et l’encadrement sportif adapté ou inclusif, de veiller à l’accessibilité des infrastructures et du matériel mais aussi de soutenir et de promouvoir des initiatives inclusives et adaptées.

Ce message, Altéo souhaite le faire passer au travers de sa campagne "Du sport comme je veux !". Son objectif ? Changer les mentalités et amener aussi des sportifs qui s'ignorent à passer à l'action.

La pratique du sport quand on vit avec un handicap ou une maladie est très variable. Si l’inclusion avec des personnes valides est un idéal, il n’est pas toujours envisageable. Cela ne doit pas être un frein ! L’important est de prendre conscience que l’on peut pratiquer un sport et se dépasser avec un handicap ou une maladie. La preuve par cinq expériences extraordinaires.

Un titre de championne du monde

Depuis son plus jeune âge, Elodie pratique l’escalade en milieu naturel et sans aucune adaptation. Forte de cette expérience, elle devient, il y a quelques années, la représentante belge de l’handi-escalade. Il s’agit d’un sport de grimpe dédié aux personnes porteuses d’un handicap.

Elodie concourt dans la catégorie des déficients physiques et neurologiques. Elle a une jambe plus courte que l’autre et porte quotidiennement une prothèse. Sauf quand elle grimpe. Elle détient les titres de championne d’Europe (2013-2014) et du monde (2014- 2016). Elodie explique comment l’escalade lui a appris à se dépasser, à accepter et évoluer avec son handicap.

Sa devise, elle la traduit en cinq verbes : "y croire, oser, essayer, y arriver ou recommencer"… Elodie est très consciente du rôle d’exemple qu’elle joue auprès du grand public et plus particulièrement des personnes handicapées. Sa réussite se trouve là : faire de sa passion son métier tout en véhiculant un message essentiel : "y croire, oser, essayer, y arriver ou recommencer"…

De l'éducation physique pour coronariens

Ils se retrouvent deux fois par semaine. Ils pratiquent la gymnastique, jouent au volley et terminent chaque activité par une petite séance de relaxation. Le groupe fait partie de l’association des clubs sportifs pour cardiaques Wallonie-Bruxelles (ACSCWB).

Ces clubs sont spécialement dédiés aux personnes ayant souffert de problèmes cardiovasculaires et à celles qui présentent un profil à haut risque. Ils sont encadrés par un médecin et un moniteur spécialisés. Le but étant d'offrir ainsi un cadre approprié.

Aux yeux de Guy Verbeke, président de l’ACSCWB, l’avantage de tels groupes réside dans le cadre totalement conçu pour les personnes cardiaques : "Chacun évolue à son rythme. Avoir vécu la même aventure crée un lien particulier entre les participants. Ils se comprennent et il n’y a pas de jugement sur la performance des uns et des autres. L’objectif est d’améliorer sa santé et de partager un bon moment."


Un club de pétanque adapté

La boccia est l’adaptation d’un sport commun, la pétanque. Avec les mains, avec les pieds, avec l’aide de matériel spécifique, les joueurs tentent d’atteindre l’objectif. La boccia se pratique individuellement ou en équipe et de nombreux tournois existent.

Ce sport est accessible à tous et particulièrement à des joueurs avec des handicaps sévères. Jean Simon encadre le club de boccia de Manage. Il témoigne : "J’accompagnais les participants jusqu’au club en voiture. Puis plutôt que de faire l’aller-retour, je suis resté. Et de fil en aiguille, je me suis impliqué dans l’activité."

Aujourd'hui, Jean arbitre, coache, ramasse les balles, organise le jeu, conseille les joueurs… Dans le groupe de 4 à 8 personnes, tous les handicaps se côtoient. C’est ce qui fait sa richesse. "Chacun joue et amène ses compétences. Les personnes qui ont un handicap mental ramassent les balles de celles qui sont en chaise roulante par exemple. Une forme de responsabilisation et de solidarité s’est développée au sein du groupe, avec un bel esprit de camaraderie."

Le groupe est passé peu à peu de l’entrainement à la compétition, plus motivante pour les joueurs. Mais le jeu prévaut toujours. Et si les résultats sont là, c’est très gratifiant ! Jean, en tant que seule personne valide du groupe pourrait jouer mais il ne veut pas.

"Je préfère laisser la place et coacher les participants en leur glissant un petit conseil ou quelques encouragements. Il y a toute la logistique aussi qu’il faut gérer pour que l’activité se passe bien. Mon plus grand plaisir, c’est le partage d’un bon moment ensemble."


Malvoyante et en selle

Julie, 26 ans, a une passion : l’équitation. Et ce n’est pas le fait d’être malvoyante de naissance qui l’empêche d’être une cavalière confirmée. Elle a commencé à monter il y a une vingtaine d’années, dans un manège situé non loin de chez elle. En compagnie des autres cavaliers, avec les mêmes exigences et sans adaptation particulière.

Des aménagements sont intervenus au fur et à mesure et de façon fluide. Petit à petit, Julie s’est investie dans la vie du manège et a acquis son propre cheval. Julie confie que l’équitation est devenue vitale dans son quotidien.

Elle noue une relation particulière avec les chevaux qui ressentent assurément son handicap et prennent les initiatives nécessaires : "Le cheval voit pour moi". Sa jument n’hésite d’ailleurs pas à en jouer quand elle n’a pas envie de suivre sa maîtresse ! Julie est très autonome dans sa pratique : "En randonnée, je joue le GPS. Je suis habituée à mentaliser les chemins et trajets et j’ai une excellente mémoire."

Toutefois, il ne faut pas oublier son handicap : "Ce n’est pas parce que ça ne se voit pas que les difficultés ne sont pas là. C’est toujours important que les personnes avec qui je pars en balade ou en randonnée soient au courant et puissent en tenir compte sans que cela soit contraignant pour eux."


En trio, pour un triathlon

SPICY 3, c’est un triathlon en équipe de trois personnes dont au moins une avec un handicap physique, sensoriel ou mental léger. Les membres de chaque équipe enchaînent ensemble trois épreuves : la natation (500 mètres), le cyclisme (24 kilomètres) et la course à pieds (6 kilomètres). Éric, Noé et Clarisse ont participé à l’aventure.

Leur nom d’équipe ? Le trio de pattes. Cycliste amateur il y a 20 ans, Éric a fait une lourde chute lors d'une course. Après de longs mois dans le coma, il s'est réveillé avec un handicap moteur important mais cela ne l'a pas empêché de remonter à vélo. Clarisse l’a rencontré lors d’un séjour Altéo où elle était accompagnatrice volontaire.

Lorsqu’elle a entendu parler de ce projet de triathlon en équipe, elle a tout de suite pensé à lui. Ils ont ensuite été rejoints par Noé, le benjamin de l’équipe. Leur première rencontre a eu lieu autour d’un plat de pâtes. Le ton était donné : relever le défi dans la bonne humeur ! Le trio a commencé par s’atteler à la levée des fonds avant d'entamer l’entraînement sportif.

Pour la course, Éric a utilisé une joëlette, c’était une première pour lui et tout s’est bien passé. Ce qu’ils ont récolté du triathlon ? Une jolie médaille pour leur sympathie et surtout de beaux moments, de chouettes rencontres et de nombreux fous rires.


Une journée sportive ouverte à tous !

En famille, entre amis, seul, en situation de handicap ou de maladie, jeune ou moins jeune…, la journée sportive organisée par Altéo et son association sœur Altéosport est ouverte à tous !

L’occasion de vivre un moment de partage sportif inclusif et d’en savoir un peu plus sur le sport et le handicap : possibilités d’adaptation, évaluation des capacités, techniques d’encadrement… En présence d’Élodie Orbaen, marraine de notre campagne et double championne du monde d’handigrimpe.