Coronavirus

Confinés, les Belges trinquent-ils plus ?   

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(c)iStock
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Aurelia Jane Lee

Aurelia Jane Lee

Les chiffres proviennent d’un sondage en ligne. Entre le 2 et le 20 avril, 6.500 personnes y ont répondu. Les questions portaient sur les quantités d’alcool consommées, mais également sur les raisons qui poussent à boire en ces circonstances particulières. L’enquête prend également en compte certains facteurs socio-démographiques comme le genre, l’âge ou le statut professionnel.
Selon les données récoltées, pour près de la moitié des Belges (46%), le confinement n’a pas changé de façon significative leurs habitudes en la matière. Et parmi ceux dont la consommation a évolué, ils seraient en fait légèrement plus nombreux à boire... moins qu’avant (29%, contre 25% dont la consommation a augmenté).
Il est vrai que les établissements sont fermés et les rassemblements interdits. Pour ceux qui associent l’alcool à la fête et aux sorties, les occasions de consommer se sont réduites, depuis le 18 mars, même si les apéros virtuels n’ont pas tardé à faire leur apparition. Sans parler des défis lancés sur Facebook (où il s’agit de se filmer en train de boire), qui ne sont pas neufs, mais qui ont connu un nouvel essor suite au confinement. En particulier pour ceux qui sont seuls derrière leur écran, ce jeu peut s’avérer dangereux. Comme le confiait Martin De Duve, responsable d’Univers Santé, à La Libre : "Le danger, c'est aussi d'être ivre (...) alors qu'on est isolé. Lorsqu'il y a une présence physique, on espère qu'il y a un certain contrôle social qui s'instaure. Cela ne peut pas être le cas à distance. » (1)
L’enquête de l’UCLouvain souligne que ceux qui ont le plus drastiquement diminué leur consommation d’alcool sont les étudiants : 61% d’entre eux boivent moins en confinement.
Qui sont les 25 % que le confinement fait boire davantage ? Il semblerait que ce sont principalement les employés en chômage technique (38% d’entre eux reconnaissent une hausse de leur consommation) et les télétravailleurs (37% d’entre eux). Une tendance qui n’étonne pas si l’on ajoute que, d’après les personnes sondées, les trois principales raisons de recourir à la boisson sont les émotions négatives, le stress et l’anxiété.
Les chercheurs se sont également intéressés à la consommation d’autres substances addictives, comme le tabac, le cannabis ou la cocaïne. Et, là, c’est la chute libre, avec une baisse de respectivement 42 %, 52% et 75 %.
L’enquête n’est pas clôturée, elle se poursuivra jusqu’au déconfinement ; il s’agit donc de résultats intermédiaires. Il est encore possible de répondre au sondage pour ceux qui le souhaitent.