Santé mentale

Quand un parent boit

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© BSIP_Reporters
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mongeneraliste.be

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Face à un père, une mère, un aîné qui boit, les enfants ressentent souvent la peur, qu'elle soit liée au comportement du parent dépendant vis-à-vis d’eux, à ses actes déplacés en public, à ses problèmes de santé et accidents, à la menace latente d’une perte d’emploi… À l’âge où d’autres adolescents s’éloignent dans la sérénité, quittent par exemple le foyer pour un kot, il leur est difficile de partir : en raison de la peur de ce qui va se passer pour les autres membres de la famille dont ils se sentent responsables, d’un sentiment de culpabilité de les "abandonner", de l’illusion de perdre un contrôle de la situation… qu’ils n’ont de toute façon pas.

Le Réseau dépendance Bruxelles-Est a mis en ligne un nouveau site Internet destiné aux enfants dont l’un des parents est ou a été dépendant à l’alcool. Ils y trouveront des réponses aux questions qu'ils se posent, des réflexions pour les aider à comprendre ce qu'ils vivent et des pistes pour savoir comment réagir. Puis-je aider mon parent qui boit ? À qui en parler ? Suis-je obligé de dire la vérité si on me pose des questions ? Dois-je cacher les bouteilles, les clés de voiture ?... sont autant de questions abordées online.

À la première question relative à la possibilité d'aider le parent qui boit, la réponse fuse, très nette : "Non. La personne doit décider elle-même de se soigner. Personne d'autre ne peut le faire et surtout pas ses enfants qui sont déjà, du fait du problème d'alcool de la mère ou du père, dans une position très délicate." Puis le propos se nuance, évoquant une manière indirecte d'aider, en parlant à certaines personnes, même si cela s'avère souvent compliqué.

"La situation est trop lourde pour garder cela pour soi. Il est essentiel de pouvoir s’adresser à un adulte de confiance afin d’être écouté, compris. Il importe que cette personne respecte et ne juge pas le parent qui boit. Un médecin, un psy, un prof, un éducateur, un membre de la famille élargie, un voisin… peuvent occuper cette place. Un professionnel spécialisé en alcoologie (médecin généraliste, psychiatre, psychologue, psychothérapeute) peut aussi être une personne ressource de par sa connaissance du problème de l’alcoolisme et de ses effets sur les proches."

Le site propose aussi quelques suggestions de lectures, appropriées selon les tranches d'âge. Il rappelle qu’il est possible de trouver de l'aide auprès de son médecin généraliste, du centre PMS de l'école ou de tout autre service psychomédicosocial (service de santé mentale, planning familial, SOS enfants...). Il signale également les numéros d'appel des services d'aide et d'écoute par téléphone : le 103 (Écoute-enfants), de 10h à minuit, et le 107 (Télé-accueil), 24h/24.

Pour en savoir plus ...

Plus d'infos: www.quandunparentboit.be