Extraordinary film festival

Suite au succès de ses deux premières éditions (2011 et 2013), l’Extraordinary film festival (ex-festival EOP !) est de retour avec une programmation des plus alléchantes ! Ce festival de renommée internationale s'adresse au grand public, aux cinéphiles, aux (hautes) écoles, aux professionnels du secteur et bien entendu aux personnes en situation de handicap, qui bénéficient d'une accessibilité complète comme on le lira plus loin.

Pour cette édition, 44 courts-métrages et 10 longs-métrages exclusifs ont été retenus parmi 293 films émanant de 33 pays ! "De tels films, pour qu'ils soient de qualité, exigent une justesse de ton, une rigueur, une grande créativité et originalité dans leur conception", explique Luc Boland, initiateur et directeur artistique du festival. Le principal critère de sélection de celui qui est aussi scénariste et réalisateur est la réponse à cette simple question : "Aurais-je été fier et heureux de signer ce film ?"

Vie affective, autisme, cérébrolésion, surdité…

Tous les genres seront exploités : fiction (comédie, drame, action), documentaire ou animation, projetés lors de séances thématiques en présence des réalisateurs et/ou des protagonistes des films. Tous les sujets aussi, qui mettent en scène les réalités et capacités des personnes porteuses d'un handicap mental ou physique.

Parmi les thèmes abordés, la vie affective et sexuelle des personnes handicapées occupe une place importante dans le festival. Ainsi, le documentaire danois bouleversant Skin & Bones se veut un véritable réquisitoire pour le "droit à la vie, à toute la vie".

Le long métrage de fiction Margarita in the Straw, quant à lui, met en scène la vie d'une jeune fille en fauteuil, dépassant sa cérébrolésion pour vivre des relations amoureuses.

Enfin, une séance de six court-métrages abordera la vie affective sous tous les angles : l'expression artistique, la vie en institution, le désir, le mariage…

L'autisme est également mis à l'honneur avec deux documentaires et des rencontres. Quelque chose en plus dresse le portrait de deux institutions en France pratiquant la méthode ABA qui apporte des résultats probants. Une approche plus militante est portée par Wrestches et Jabberers, un road movie qui accompagne deux personnes autistes sévères dans leur quête pour changer le regard des gens sur ce handicap mental.

Parmi la riche programmation, épinglons encore Guillaume au pays des merveilles un documentaire plein d'humour et d'humanité (présenté en ouverture du festival), la séance focus sur l'Iran montrant trois facettes du handicap dans ce pays, ou encore I sign, I live un documentaire réalisé par un jeune sourd sur l'époque récente où la langue des signes était interdite aux Pays-Bas.

Grande nouveauté pour cette édition, une séance spéciale est dédiée aux films de communication autour du handicap, tournés dans le monde entier. À l'image de la nuit des Publivores, cette projection s'annonce fertile et instructive.

Rencontres, animations, expositions

À côté des compétitions cinématographiques, le festival propose aussi de nombreuses animations : démonstrations de cyclo-danse, concerts d'artistes, exposition d’oeuvres d’art réalisées par des personnes en situation de handicap mental, soirée dansante… Il permettra aussi la rencontre de nombreux invités et protagonistes des films projetés.

Last but not least, l'évènement est "full accessibilité". Une exigence qui mobilise de gros moyens financiers et humains : accessibilité des lieux aux personnes à mobilité réduite, sous-titrage des films et interprétation en langue des signes des rencontres (pour les sourds et malentendants), audiodescription des films (pour les personnes malvoyantes et aveugles), pictogrammes pour les personnes porteuses d'une déficience mentale…

Gageons que le succès sera à nouveau au rendez-vous de cet festival pas comme les autres. Un festival avec une plus-value humaine et éducative incontestable. Pour changer et échanger nos regards… Et mieux vivre ensemble.