Films

Infinitely Polar Bear

2 min.
© A-Film Belgium
© A-Film Belgium
Estelle Toscanucci

Estelle Toscanucci

États-Unis, fin des années 70. Après une grave dépression, Cameron est diagnostiqué bipolaire. Il tente de reprendre pied dans un centre de repos. Sa femme essaie, tant que bien que mal, de faire bouillir la marmite et de gérer l'éducation de leurs deux petites filles. Quand la situation financière devient intenable, elle n'a pas d'autre choix que de quitter la ville pour reprendre des études afin d'espérer un job et un avenir meilleurs. Cameron va mieux. Il est sous médication et apprend, seul, à se reconstruire. Mais la décision de sa femme va perturber cet équilibre fragile. Il doit regagner le domicile familial et s'occuper des enfants, au quotidien. Si chacun est de bonne volonté, il va falloir du temps, de l'amour et de la tolérance pour que tous puissent se ré-apprivoiser.

La réalisatrice américaine Maya Forbes signe donc ici un premier film autobiographique. Elle a elle-même, enfant, dû apprendre à vivre avec un père bipolaire. Et c'est d'ailleurs le point de vue des deux petites filles qu'elle privilégie dans le film. On y voit combien il est difficile, lorsqu'on est enfant, de supporter le regard des autres quand un papa n'a pas le comportement social approprié. Mais finalement, tout le monde y survit, apprend et grandit. Le long métrage ne traite pas vraiment de la maladie en tant que telle, il effleure plutôt le sujet pour se concentrer sur les relations interpersonnelles. Mais toutefois, la réalisatrice y dépeint des expériences qui peuvent faire écho à ceux qui vivent de telles situations : les tâches quotidiennes qui effraient et structurent à la fois, la joyeuse créativité pendant les phases "up", la culpabilité de ne pas être conforme aux désirs des proches, la prise de médicaments, interrompue quand on pense se sentir mieux…

Tant d'éléments qui font de Infinitely Polar Bear une bobine honnête, pas tire-larmes, mais pétrie de bons sentiments et qui tend un peu trop vers le sacro-saint happy end tant apprécié par les producteurs de cinéma outre-Atlantique.

On saluera tout de même l'interprétation parfaite de Mark Ruffalo, juste dans l'incarnation de ce père paumé qui, peu capable de s'occuper de lui-même, va devoir se dépasser pour prendre soin des autres.

Pour en savoir plus ...

Infinitely Polar Bear, de Maya Forbes • 2015 • 88 minutes • sortie en salle le 8 juillet