Le cinéma comme thérapie

Qui n'est jamais sorti en questionnement, enthousiaste, revigoré… d'une séance de cinéma ? Les films suscitent l'émotion, bouleversent, "dopent l'existence" de ceux qui les regardent, tel que l'écrit l'auteur du livre Le cinéma, une douce thérapie. Pourquoi un tel impact ? "Le cinéma dégèle mes émotions, les renouvelle, les régénère, partage l'auteur. Les images projetées devant moi animent des images intérieures." Dans un mouvement incessant, de soi à l'écran, de l'écran à soi, la salle obscure dévoile un espace intérieur du spectateur. Les films, compagnons de moments joyeux ou douloureux, permettraient de "lire et de relire sa vie", affirme Patrice Gilly.

En première partie de l'ouvrage, il livre une biographie filmique ayant tous les traits d'un voyage intérieur, voire d'une enquête existentielle. À la lumière de projections de films surgis du tréfonds de sa mémoire, il élucide des attitudes et des comportements restés jusque-là dénués de sens. Il retrace ainsi sa complicité avec un art qui a marqué son existence, l'a éclairé, l'a mobilisé et lui a permis de traverser des turbulences à six, douze, vingt, quarante-cinq ans et plus. Des vignettes et des fenêtres didactiques, placées en fin de chapitres, sont autant d'invitations à destination des lecteurs.

Il évoque aussi les vertus thérapeutiques du 7^e art. Celui-ci peut être le moteur d'une plus grande compréhension de soi et aider à éclaircir une situation, à approfondir sentiments et perceptions, à construire un scénario existentiel alternatif en racontant son film à d'autres spectateurs. En regardant un film, le spectateur transpose ses questionnements et ses problèmes à l'extérieur de luimême. "Regarder un film, écrit Patrice Gilly, c'est une plongée en soi et une remontée en surface lestée d'un regard neuf sur son histoire." C'est aussi remettre du mouvement dans une vie figée sur des croyances ou des blocages récurrents.

La seconde partie du livre propose "27 récits d'œuvres inspirantes et toniques" classés par thème à destination des personnes curieuses d'ellesmêmes et aux thérapeutes soucieux d'enrichir leurs pratiques. Enfin, en final, l'auteur livre les canevas et les impressions qui font suite aux ateliers de ciné-thérapie qu'il organise et qui s'appuient sur les thérapies narratives.