Le cerveau, cette boîte à rythme
Pourquoi notre corps réagit-il instinctivement au rythme d'une musique entraînante ?
2 min.
Lectures
Le déni, l'acceptation, la honte, les tourbillons émotionnels... Puis, la renaissance, avec son lot d'interrogations et de rechutes. Tout le parcours de guérison, en images, d'un homme dépressif père de quatre enfants. Terriblement humain et... salutaire.
C'est une merveilleuse histoire que conte Brent Williams dans le roman graphique Je vais mieux, merci. Celle de... lui-même, avocat néo-zélandais, anti-héros confronté à une sévère dépression. L'ouvrage, très intelligemment, ne se con tente pas de décrire sa plongée dans le noir, sa longue acceptation du statut de malade ni sa tendance à évoquer divers prétextes (dont l'excès de travail) pour expliquer un état d'épuisement écrasant. Williams raconte, aussi, ses efforts courageux pour sortir du trou, permis par la vigilance d'un médecin gé néraliste disposant du temps nécessaire pour l'écoute : depuis l'adoption d'un régime alimentaire spécifique jusqu'à l'engagement d'une thérapie approfondie, en passant par la pratique d'activités sportives, de yoga, de méditation, etc. Sans oublier la consultation d'une série de gourous plus ou moins douteux...
Le plus étonnant, dans cette BD, est qu'elle parvient à délivrer quantité d'informations réalistes et utiles sur cette maladie partagée par 300 millions de personnes, tout en s'avérant émouvante et éloignée de toute pesanteur démonstrative. La dimension auto-biographique, magnifiquement soulignée par les aquarelles en clair/obscur (reprises/rechutes) de l'illustrateur turc Korkut Öztekin, n'y est pas pour rien. Ses cases rendent compte d'une manière saisissante des cauchemars de Williams où la grande faucheuse, postée dans une attente morbide, n'est jamais loin. Autre réussite : le dialogue fantasmatique incessant entre le malade et un soignant imaginaire ultra-bienveillant, qui n'est autre – explique Williams – que l'espoir. Au final, ce parcours de réconciliation intime avec soi-même et son enfance peut prétendre au statut d'outil thérapeutique (parmi d'autres) pour toute personne concernée, de près ou de loin, par une dépression ou celle d'un proche.
/* if (!empty($article['gallery'])) : */?>/* endif; */?>"Je vais mieux, merci. Vaincre la dépression" • Brent Williams et Korkut Öztekin • Éd.Tchou, 2018 • 155 p. • 20 EUR.
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