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"La famille protège les filles et les femmes alors que l'extérieur est particulièrement dangereux pour elles". Voilà l'une des opinions répandues qui ont la vie dure. Un ouvrage collectif déconstruit une série de fausses bonnes idées sources d'inégalités entre hommes et femmes.
Dans l'espace public, les femmes démontrent un plus fort sentiment d'insécurité que les hommes et ce, à tous les âges, constate d'emblée Irène Zeilinger, formatrice d'autodéfense pour femmes (1), dans sa contribution à l'ouvrage publié par l'Université des femmes. Cette impression subjective est pourtant loin de refléter la réalité des agressions, explique-t-elle, statistiques à l'appui. Ainsi, les femmes âgées de 65 ans et plus montrent le plus fort sentiment d'insécurité mais vivent le moins d'agressions, tandis que c’est totalement l’inverse pour les garçons entre 15 et 25 ans.
Pourquoi ce paradoxe ? Irène Zeilinger pointe le fait que les femmes sont plus souvent touchées par l'isolement et l'exclusion sociale, sources d'un sentiment d'insécurité accru. Mais les racines de cette différence sont à chercher avant tout du côté de l'éducation différenciée des filles et des garçons, tout particulièrement en matière de déplacements dans l'espace public.
"Le sentiment d'insécurité n'a pas seulement un impact négatif sur le bien-être des femmes. Il agit aussi sur leur liberté de mouvement, sur leur participation citoyenne et, par conséquence sur leur autonomie et l'égalité", assure Irène Zeilinger. En effet, les femmes adoptent des comportements d'évitement qui ont tendance à les enfermer dans l'espace privé où, pourtant, elles sont davantage vulnérables et victimes de violences de la part de leurs proches."Une vraiment bonne idée, ce serait de lutter contre le sentiment d'insécurité". Et d'évoquer plusieurs pistes : aménager l'espace public, éviter des messages angoissants et culpabilisants, développer la confiance en soi des femmes, leur apprendre à prévenir les violences et à s'en protéger…
"La séduction est un atout des femmes". "Le mariage est un bon plan de carrière". "La maternité est merveilleuse". "La migration émancipe les femmes". "Le temps libéré donne l'égalité". Ces idées "clé sur porte" s'imposent dans l'opinion publique comme autant d'évidences, observe Catherine Bourgeois, en introduction de l'ouvrage. "Or, ces 'solutions' pour les femmes – qui circulent dans l'imaginaire collectif – maintiennent celles-ci dans un système et des relations profondément inégalitaires". Tel est bien le propos du livre : fournir les arguments et connaissances nécessaires pour battre en brèche ces opinions courantes.
Les fausses bonnes idées pour les femmes. Sortir du sexisme et du capitalisme • Université des femmes • 2015 • 275 p • 23 EUR • Infos : 02/229.38.25 • www.universitedesfemmes.be
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