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Être parent, un challenge

Être parent, un challenge © M. Detiffe

Et si le "métro boulot dodo" s'était petit à petit transformé... S'il était devenu, pour la majorité des parents, "enfant métro boulot enfant dodo"... et qu'au final chacun était amené à vivre trois vies ou plus... Les enfants le matin, le boulot en journée et les enfants le soir... Plus les amis, les loisirs, le conjoint... Comment au final arriver à tout concilier sans craquer ?


Les temps changent… Les parents de familles nombreuses d'aujourd’hui se demandent comme faisaient ceux d'"avant". Les structures familiales évoluent, les ménages se recomposent – avec souvent une présence d'enfants variable selon les semaines –, de plus en plus de pères et de mères vivent seuls avec leur(s) enfant( s). Le mythe de l’enfant roi n’est peut-être plus tout à fait d’actualité mais a sans doute fait place à celui de l’enfant parfait entouré de parents parfaits. La pression a augmenté partout… Dans de nombreuses entreprises privées ou publiques, il faut faire plus avec moins de travailleurs… À l’école, les niveaux de réussite de nos enfants sont sans cesse comparés entre eux… Quant à leurs journées, elles se terminent toujours vers 15h30. Difficile de les faire correspondre aux horaires de travail des parents. Enfin, une certaine pression sociale nous fait penser qu’il est "normal" que nos enfants fassent à la fois du sport, de la musique et apprennent des langues après l’école… 

Malgré leur émancipation, les femmes – qui doivent continuer à se battre pour une égalité de traitement par rapport aux hommes – sont restées, dans la majorité des cas, les propriétaires de la charge mentale du ménage. C’est-à-dire penser au sac de piscine du petit dernier, à racheter du lait, à signer le journal de classe, à déposer les enfants à gauche et à droite, etc. Tout en travaillant… 
 
Au final, la seule chose qui n’a pas évolué, c’est la "réalité temps" dans laquelle chacun se trouve : il n'y a que 24 heures dans une journée… Et donc, parfois malheureusement, la coupe est pleine. 
 
Depuis plusieurs années déjà, on parle beaucoup du burn-out professionnel. Un autre épuisement, celui qui guette les parents, a fait l'objet d'une étude récente, menée par des psychologues de l'UCL, à laquelle Infor Santé, le service de promotion de la santé de la MC, a collaboré. On parle alors de burn-out parental. La problématique mobilise. Le burn-out parental fait, par exemple, l’objet d’une campagne de sensibilisation en Région bruxelloise à l’initiative de la Commission communautaire française (www.parentabout.be).
 

Alors que faire ?

Comme toute réalité complexe, les réponses à apporter à cette difficulté de vie sont multiples. Pour ce qui concerne la carrière professionnelle, il est indispensable de mener une réflexion globale et de prendre des mesures pour améliorer le bien-être au travail. La flexibilité est trop souvent imposée aux travailleurs. Il faudrait aussi et surtout penser "aménagements des temps de travail" pour permettre à chacun d’articuler de manière harmonieuse sa vie professionnelle avec sa vie privée, qu'il soit parent ou pas. À cet égard, il est regrettable que les formules de crédit- temps aient subi des modifications successives restreignant fortement leur accès. Quant au congé parental, sa faible indemnisation empêche une majorité de parents d'y recourir. Il faut aussi modifier les représentations véhiculées sur ces congés. Pourquoi est-ce encore "mal vu" de prendre un congé parental pour s’occuper de ses enfants ? Pourquoi si peu d’hommes y ont-ils recours ?
 
Les temps scolaires sont aussi sous les projecteurs. Il est moins question de les allonger que de revoir leurs rythmes. Il importe aussi d'intégrer dans la réflexion les activités extra-scolaires pour que celles-ci soient de qualité et accessibles à tous, en prolongement des temps scolaires. Cela aurait plus de sens pour les enfants et faciliterait la vie des parents.
 
Pour éviter l'épuisement, un meilleur accompagnement de la parentalité est également nécessaire. De la crèche aux family corner développés par des communes en passant par des services de garde d'enfants malades, des écoles de devoirs, des garderies scolaires ou haltes garderies…, les service collectifs jouent un rôle important de soutien à la parentalité. Il importe qu'ils soient accessibles, de qualité et en nombre suffisant.
 

La MC aux côtés des parents

La Mutualité chrétienne s'inscrit résolument dans la voie de soutien à la parentalité. D'une part, par l'organisation de services tels que la garde d'enfants malades ou le répit à domicile pour enfants handicapés. Indirectement, les séjours de vacances et plaines de jeux organisés par Jeunesse&Santé remplissent aussi ce rôle. Une manière, en tant que parent, de prendre du temps pour soi en confiant ses enfants pendant les vacances scolaires à des jeunes qualifiés qui les encadreront parfaitement.
 
Soutenir les parents, la MC s'y engage, d'autre part, dans le cadre de la grande campagne "Je pense aussi à moi", menée depuis près de trois ans par Infor santé. Un des objectifs est de sensibiliser à ces modifications de la société qui nous pousse à être parfaits et à nous oublier. Cette année, le focus est mis sur le burn-out parental. Pour l'éviter ou pour en sortir. Outre de nombreuses réflexions et ressources disponibles sur www.jepenseaussiamoi.be, un cycle d'accompagnement de parents en burn-out débutera prochainement dans chaque région.