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Volontaires, héritiers et inventeurs 

Volontaires, héritiers et inventeurs  © Marc Detiffe

"Je participe au conseil d’administration à la Mutualité chrétienne ce soir !" "Ah bon ! Et tu y fais quoi ?".

C'est la question que posera bien souvent l'entourage surpris des volontaires engagés dans les instances de la MC. Pourtant oui, des individus sont prêts à se mobiliser afin de défendre un projet social en santé. Ils s’engagent à titre purement bénévole pour représenter leurs pairs, leurs voisins, leur famille… et s'associent en faveur de la justice sociale. Ils incarnent le mouvement mutualiste.


En Belgique, nous sommes les héritiers de ceux qui ont eu cette idée géniale : mutualiser dans une caisse de prévoyance des moyens financiers afin de garantir une protection sociale à chacun des cotisants. Ce principe a évolué au fil du temps pour aboutir au système de solidarité collective qu’est la sécurité sociale aujourd’hui. Le mécanisme est contributif et solidaire. Il assure à chacun des revenus de remplacement et des soins pour faire face aux aléas et aux évolutions de la vie : perdre son emploi, tomber malade, être retraité … La Mutualité chrétienne participe de cette protection en gérant l'assurance obligatoire soins de santé.

Dans le même esprit, elle a aussi développé une assurance complémentaire qui vient compléter la couverture sociale par des aides individuelles ou collectives. Grâce à celle-ci, la MC a notamment construit une multitude de services non marchands et développé des projets dans le secteur social, médical et éducatif. Leur but commun : permettre un meilleur accès pour tous à la santé, déployer les solidarités. C'est ce qui guide l'ensemble des personnes engagées dans notre projet mutualiste. 

À l'initiative des citoyens

Le projet de la Mutualité chrétienne est porté par et pour ses membres. En effet, ses organes de décision sont constitués d’affiliés désignés démocratiquement tous les six ans par leurs pairs pour les représenter dans les conseils d’administration et assemblées générales. Ces représentants y portent leurs préoccupations qui trouvent généralement leur origine dans la croissance des inégalités sociales de santé.

Il s’agit là de garantir la légitimité du mouvement social mutualiste en l’enracinant dans la force de la démocratie participative. Tendons l'oreille. Élise s’engage à nos côtés car "à l’heure où la protection sociale est menacée de toute part, nous devons être en résistance et faire vivre la solidarité, nous engager pour défendre une sécurité sociale forte pour tous et partout, chez nous en Belgique et ailleurs dans le monde". L’engagement mutuelliste d’Anne, c’est "de garantir des soins de santé accessibles et de qualité". Philippe, quant à lui, pense que "tout commence par la nécessité d’une délégation légitime d’une communauté à des représentants honnêtes et convaincus".

Ensemble, avec eux et d'autres témoins des réalités de vie parfois difficiles, les équipes mutualistes essayent de construire des réponses aux besoins. 

Exemples de réalisations concrètes

  • Face à l'hospitalisation.

La sécurité sociale prend en charge une grande partie des frais hospitaliers ; et il faut le saluer. Cependant, la quotepart à charge des patients peut encore peser très lourd dans le portefeuille des ménages. L’assurance hospitalisation solidaire comprise dans la cotisation à l’assurance complémentaire, commune aux Mutualités chrétiennes francophones et germanophone, a permis de garantir de ne jamais payer plus de 275 euros par hospitalisation en chambre commune et à deux lits. Eh bien, ce sont vos représentants – les représentants des membres de la MC – qui l’ont décidé. 

  • Face aux difficultés de déplacement.

Lorsque la maladie s’installe, que des traitements réguliers sont nécessaires, nombre de patients éprouvent des difficultés à se déplacer pour se rendre aux soins. Et les factures de transport peuvent peser lourd. Pour y remédier, des partenariats avec le monde associatif ou des solidarités locales s’organisent de-ci de-là. En Hainaut Picardie, plus de 150 bénévoles transportent chaque jour des malades chroniques en dialyse, en chimiothérapie, en radiothérapie, en consultation ou à l’occasion de l’entrée et de la sortie d’hôpital. Ces initiatives existent peut-être près de chez vous. Si c’est le cas, ce sont là aussi vos représentants qui les ont construites. 

  • Face à la maladie.

Le Centre Mutualiste de la Santé de Tournai a souhaité traiter de la question de la démence. Il s'est en particulier penché sur la maladie d'Alzheimer et sur les difficultés des aidants proches, des professionnels qui entourent les personnes face à ce trouble. La Ligue Alzheimer s’est associée à la Mutualité chrétienne pour lancer un Alzheimer Café à Tournai en février dernier. Là encore, ce sont les volontaires qui sont à l’origine de ce projet. 

À travers l'évocation de ces trois initiatives, on peut sans doute mieux comprendre le sens de l’engagement de volontaires dans l’action mutualiste. Les besoins sont nombreux et denses. Les réponses trouvent leurs racines dans le mouvement solidaire. Elles sont le fruit de nos ambitions, de notre faculté à innover, des opportunités saisissables ou saisissantes, de notre capacité à mobiliser et à convaincre. Elles peuvent prendre la forme de projets nationaux, régionaux ou locaux. Aux côtés des équipes de salariés, il existe des centaines d’Élise, d’Anne ou de Philippe, enclins tant à défendre au quotidien cet héritage qu’à inventer des solidarités nouvelles. Cette démocratie participative est plus que jamais contemporaine et moderne. Elle a démontré et démontre chaque jour toute son efficacité !