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Saison brune

1 min.
Catherine Daloze

Catherine Daloze

Ainsi Saison brune a obtenu le prix de l’Académie française - Léon de Rosen 2012, pour avoir “le mieux contribué à la compréhension et à la diffusion des valeurs que recouvre la notion du respect de l’environnement”.

On apprend en effet beaucoup au fil des pages. Avec la raison, en décortiquant les observations scientifiques, en suivant leurs démonstrations. Mais aussi avec les émotions. Les paysages tracés – en noir et blanc pourtant – plongent le lecteur dans l'introspection, au gré des questions que se posent le dessinateur, de ses doutes, de ses “à quoi bon”, de ses “que faire ?”. Différentes tonalités s'entremêlent : “Il y a du dialogue, des images métaphoriques, de la narration à la première personne, de la narration de l’ordre du discours en voix off”, détaille Philippe Squarzoni, quand il explique la palette mise en branle pour équilibrer bulles de texte et dessins. “Et puis il y a aussi l’interview face caméra qui est peut-être assez inédite en bande dessinée mais qui vient directement du cinéma documentaire”, ajoute-t-il.

Ces passages-là, forme de monologues cadrés qui voient s'exprimer une série de spécialistes, peuvent s'avérer ardus pour le lecteur. Placé dans un entre-deux: entre la page de livre et la planche de bd, il pourrait décrocher. La ténacité vaut pourtant la peine. Au bout du compte, il aura mieux compris certains phénomènes, il se sera interrogé sur ses comportements, sur la marche du monde… entre espoirs et désespoirs. A l'image de cette “saison brune” qui qualifie une cinquième saison dans le nord des Etats-Unis, soit une période d'indécision, entre la rudesse de l'hiver et l'explosion du printemps. “L'histoire n'est pas finie”, conclut l'auteur sur fond de montagnes enneigées et baignées de soleil.

 

Pour en savoir plus ...

>> Saison brune • Philippe Squarzoni • éd. Delcourt • 2012 • 480 p. • 29,95 EUR.