Coronavirus

Les scientifiques victimes d'intimidation

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Sandrine Warsztacki

Sandrine Warsztacki

Avec la pandémie, de nombreux scientifiques se sont retrouvés sous les feux des projecteurs d'une actualité brulante. Si les menaces envers les scientifiques ne sont pas complètement un phénomène nouveau – des sujets comme le réchauffement climatique ou la vaccination en générale ont déjà donné lieu dans le passé à des intimidations – il s'est considérablement accru avec la crise sanitaire et les passions qu'elle déchaîne. Pour son enquête, la revue Nature a interrogé 321 scientifiques, venant principalement des États-Unis, du Royaume-Uni et d'Allemagne : 22% des répondants déclarent avoir été menacés de violences physiques ou sexuelles et 15% avoir été menacés de mort. Plus de 40% des scientifiques qui ont répondu à l'enquête confient avoir souffert d'une détresse psychologique à la suite de ces menaces. Nombreux aussi sont ceux qui hésitent dorénavant à s'exprimer sur certains sujets.

On se souvient qu’en mai dernier le virologue Marc Van Ranst avait dû être placé dans une maison sécurisée avec sa famille. Aux États-Unis, Anthony Fauci, le conseiller anti-Covid de la Maison Blanche, s'était vu attribuer des gardes du corps. Au Royaume-Uni, le médecin Chris Whitty avait été bousculé dans la rue… "Les scientifiques et les responsables de la santé doivent s'attendre à ce que leurs recherches soient remises en question et à ce qu'elles soient contestées, et ils doivent accueillir favorablement les commentaires critiques donnés de bonne foi. Mais les menaces de violence et les abus extrêmes en ligne n'encouragent pas le débat et risquent de saper la communication scientifique à un moment où elle n'a jamais été aussi importante", indique l'éditorial de Nature qui invite à lutter contre ces formes d'intimidations jugées "choquantes".