Recherche

À quoi servent les analyses de sang ?

4 min.
Certains types d'examens nécessitent d’être à jeun © iStock
Certains types d'examens nécessitent d’être à jeun © iStock
Joëlle Delvaux

Joëlle Delvaux

Contrairement à ce que l’on pense souvent, il n’existe pas d’analyse complète du sang. Cela n’a d’ailleurs aucun sens. Il revient au médecin d’évaluer la nécessité de prescrire un prélèvement sanguin et de sélectionner les tests demandés en fonction de ce qu’il recherche.

Une analyse de sang peut être utile dans plusieurs circonstances :

  • En cas de plaintes du patient, d’apparition de symptômes suggestifs ou de signes anormaux : fatigue importante, hémorragie digestive…. L’analyse sanguine aide le médecin à établir ou confirmer le diagnostic d’une maladie et à en rechercher les causes. 
  • Dans le cadre du suivi et du contrôle de certaines maladies chroniques comme le diabète, l’insuffisance rénale, l’hépatite, le cancer... Les analyses permettent de choisir les traitements adéquats, d’évaluer l’efficacité des médicaments, de mesurer leurs effets secondaires ou leur toxicité sur certains organes. 
  • Dans le cadre d'un bilan de santé préventif réalisé à intervalles réguliers selon ce que le médecin traitant juge nécessaire. Si la personne est en bonne santé et ne présente pas de facteurs de risque liés au mode de vie ou aux antécédents familiaux, une telle analyse n’est pas utile avant 50 ans et quelques tests sont souvent plus que suffisants. L’objectif est de détecter d’éventuels problèmes avant qu’ils ne s’aggravent (diabète, hypercholestéromie, maladie du foie…). 
  • Lors d’un "examen de routine" (avant une intervention chirurgicale par exemple). 
  • Dans l’optique d'un dépistage d'une maladie infectieuse, d'une anomalie héréditaire, d'une maladie génétique…

Que peut-on mesurer dans le sang ?

  • Les cellules présentes dans le sang. On peut calculer le nombre de globules rouges/ blancs et de plaquettes et observer leur normalité. Ainsi, par exemple, un faible taux de globules rouges peut être signe d’anémie. Et un nombre élevé de globules blancs montre que le corps subit une infection. Un taux anormal de plaquettes peut, quant à lui, être un signe d’une insuffisance de coagulation ou, à l’inverse, d’un trouble thrombotique. 
  • L’hyperglycémie. Un taux trop élevé de glucose est caractéristique du diabète. 
  • Les types de lipides (graisses). Le cholestérol et les triglycérides peuvent être des indicateurs de risque de maladies cardio-vasculaires. 
  • Des composés biochimiques complexes, comme l'acide urique, la créatinine… Leur dosage permet d'avoir de bonnes informations sur l’activité des reins, du foie... 
  • Les protéines. Plus d’une centaine sont contenues dans le plasma sanguin. La plus abondante est l’albumine, principal transporteur de substances dans le sang. L’immunoglobuline est, quant à elle, indispensable dans la lutte contre les agents infectieux. 
  • Les anticorps. Ces protéines spéciales de défense apparaissent dans le sang lorsque l’organisme est attaqué par une maladie infectieuse (une mononucléose par exemple). 
  • Les enzymes. Il en existe un grand nombre qui jouent un rôle important dans diverses réactions chimiques de l’organisme (digestion, synthèse d'hormones…). Leur taux élevé peut révéler des maladies et affections spécifiques. 
  • Les hormones. Elles sont essentielles à la régulation et au bon fonctionnement de l’organisme. 
  • Les nutriments véhiculés dans le sang. Carences ou excès de sels minéraux, oligo-éléments et vitamines peuvent être détectés. Ces analyses n’ont pas de place dans un bilan préventif chez une personne en bonne santé car elles n’apportent pas de plus-value.

Comment se déroule une prise de sang ?

Le médecin traitant peut effectuer lui-même le prélèvement sanguin. Il peut aussi inviter le patient à se rendre dans le centre de prélèvement d’un hôpital ou dans le laboratoire médical de son choix, muni de la prescription médicale qu’il a rédigée. Attention que la plupart des laboratoires privés ne sont pas conventionnés et peuvent demander des suppléments d'honoraires. La grand majorité des laboratoires d'hôpitaux sont conventionnés par contre et la sécurité tarifaire y est donc garantie. 

La plupart des centres proposent des plages-horaires sans rendez-vous. À noter que certains types d'examens nécessitent d’être à jeun (la glycémie par exemple). Simple et rapide, la prise de sang s'effectue au niveau du pli du coude, en suivant des règles d'hygiène et de désinfections rigoureuses. Chez les nourrissons, le prélèvement est plus délicat. Il est conseillé de s’assurer que le personnel est équipé du matériel adapté et habitué à prélever du sang chez les tout-petits.

Comment lire les résultats ?

Les résultats des examens sanguins sont envoyés au médecin prescripteur quelques jours après la prise de sang. Le patient peut demander à en recevoir une copie mais l'interprétation reste impérativement le rôle du médecin. Le protocole de l’analyse comporte, en regard des résultats, les valeurs estimées comme “normales”. Ces valeurs ne constituent toutefois que des indicateurs. Avant de tirer des conclusions thérapeutiques, le médecin mettra en relation les informations fournies par la prise de sang avec l’anamnèse, les plaintes avancées par son patient et l’examen clinique qu’il a pratiqué. Le cas échéant, il prescrira de façon sélective d’autres types d’analyses (imagerie, biopsie…).

Conseils pour éviter des analyses de sang répétées

  • Emportez une copie des résultats du dernier prélèvement sanguin lorsque vous consultez un autre médecin. 
  • Demandez au médecin spécialiste qui vous prescrit une analyse sanguine de faire parvenir une copie des résultats à votre médecin traitant. 
  • Donnez votre consentement éclairé au partage électronique de vos données de santé. Vous pouvez effectuer cette démarche via les réseaux santé de votre région : WallonieBruxelles et Flandre

Plus d’infos sur le portail de ma santé en Belgique