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Les AVC bientôt mieux traités

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@ Image Source Reporters
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Philippe Lamotte

Philippe Lamotte

Chaque année, en Belgique, près de 20.000 personnes sont frappées par un accident vasculaire cérébral (AVC). La plupart de ces drames sont provoqués par un caillot de sang qui bouche les artères du cerveau. Tous les AVC ne sont pas mortels, mais ils peuvent entraîner des séquelles très sévères en termes de locomotion, d'expression, de capacités cognitives, etc. De là l'importance de toute nouveauté pour son traitement.

Une étude parue récemment dans le New England Journal of Medecine, menée par des médecins néerlandais auprès de 500 patients, traduit un progrès important. Elle démontre en effet l'efficacité d'une nouvelle méthode destinée à réduire à néant le caillot qui empêche le sang d'oxygéner le cerveau. Elle consiste à introduire un petit cathéter (tuyau) dans l'aine du patient, permettant de "remonter" jusqu'à l'artère bloquée par le caillot. Le médecin déploie ensuite une sorte de petit grillage – ou filet – qui permet de capturer le caillot et de le faire sortir de l'organisme. Cette méthode, dite thrombectomie mécanique, présente l'avantage de pouvoir être pratiquée en complément ou en remplacement de l'approche classique (dite chimique), qui consiste à dissoudre le sang coagulé via une injection. Elle peut aussi intervenir plus tard après l'accident cérébral (jusqu'à six heures au lieu de trois), ce qui diminue sensiblement les risques de séquelles.

Non remboursée, ce genre d'intervention coûte toutefois très cher : 7.000 à 8.000 euros. Elle pose une nouvelle fois la question de la disproportion entre le prix actuel auquel de tels dispositifs sont vendus et leurs bienfaits pour les patients. En effet, le poids financier des traitements et revalidations après un AVC (outre l'impact humain) est considérable.

Seule une poignée d'hôpitaux, en Belgique, pratique la thrombectomie ou s'apprête à le faire actuellement. Ce genre d'avancée n'empêche pas de rappeler que la grande majorité des gens confrontés aux symptômes annonciateurs d'un AVC (un membre paralysé, une élocution laborieuse, un trouble de la vue, une bouche déformée…) tardent à réagir vu l'absence de douleur. À chaque minute qui passe, deux millions de neurones sont pourtant "grillés"…