Médicaments

Anti-cholestérols : privilégier les versions moins onéreuses

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© Pierre Rousseau BELPRESS
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Catherine Daloze

Catherine Daloze

L’an dernier, près de 1,5 million de Belges prenaient des anti-cholestérols (appelés aussi statines). Soit une progression, en dix ans, de 60%. Ceci va de pair avec l'augmentation du budget des soins de santé nécessaire pour les remboursements. Ainsi en 2015, l’Inami a consacré environ 137 millions d’euros aux anti-cholestérols.

Le marché belge des anti-cholestérols se partage entre cinq molécules : la simvastatine (Zocor® et médicaments génériques), la pravastatine (Pravasine ® et génériques), la fluvastatine (Lescol® et génériques), l’atorvastatine (Lipitor® et génériques) et la rosuvastatine (Crestor®). Cette dernière, toujours sous brevet – entendez sans alternatives génériques actuellement, est la plus onéreuse des statines. Les moins chères sont la simvastatine et l’atorvastatine. Elles représentaient, en 2015, 70% de la consommation d’anti-cholestérols. Une progression vue par la MC comme un signal encourageant vers l'utilisation systématique des versions les moins coûteuses.

20% des patients en cours de traitement sont, par contre, toujours soignés avec de la rosuvastatine. Une proportion stable depuis 5 ans, mais en hausse de 13% sur 10 ans. Du côté de la MC, on estime que le positionnement marketing de la rosuvastatine pourrait expliquer cette tendance. "Cet anti-cholestérol est souvent présenté comme l’un des plus puissants. Or, l’Inami est très clair à ce sujet. Selon une réunion de consensus tenue en 2014, il n’y a aucune évidence clinique suffisante pour privilégier un anti-cholestérol plutôt qu’un autre. Le choix des versions les moins chères est donc tout à fait pertinent et responsable."

Un argument de poids, à l'heure où on voit poindre un dépassement de 300 millions d’euros dans les dépenses de médicaments prévues par les autorités. En effet, la MC estime qu'en 2015, il aurait été possible de réduire de 50 millions d’euros le montant des remboursements des statines si les prescriptions avaient privilégié les versions les moins onéreuses. Une économie de 7 millions d’euros en tickets modérateurs pour les patients eux-mêmes.