Médicaments

Ce qui change pour les "antiacides" et les sprays nasaux

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Joëlle Delvaux

Joëlle Delvaux

Les inhibiteurs de la pompe à proton (IPP)

Ces médicaments diminuent la sécrétion acide de l’estomac. Ils sont prescrits pour traiter un ulcère d’estomac ou une inflammation de l’œsophage (œsophagite), mais aussi en cas de plaintes de reflux telles que le brûlant.

Des études scientifiques ont montré qu’un traitement avec ces médicaments (1) au dosage le plus élevé doit être limité à deux mois (2). La Commission de remboursement des médicaments estime dès lors que les emballages de 84, 98 ou 100 comprimés ne sont plus nécessaires et ne doivent donc plus être remboursés.

Elle reconnaît toutefois deux exceptions à cette règle : d'une part pour les patients atteints du syndrome de Zollinger-Elisson et d'autre part après traitement de la muqueuse œsophagienne. Dans les deux cas, une consommation supérieure à huit semaines, au dosage le plus élevé se justifie médicalement.

Dès lors, en matière de remboursement, la situation est dorénavant la suivante :

> Les IPP en grands conditionnements (plus de 60 comprimés) ayant comme principes actifs omeprazole 40 mg, lansoprazole 15 mg, pantoprazole 40 mg et rabeprazole 10 mg et 20 mg ne sont plus remboursés que dans deux indications spécifiques :

  • le traitement du syndrome de Zollinger-Ellison,
  • le post-traitement d’une ablation par radiofréquence d'un œsophage de Barrett.

Ces patients bénéficient d'un remboursement intégral pour leur traitement. La condition préalable est que le médecin-conseil ait donné son accord.

> Les IPP en conditionnements plus petits (jusqu’à 60 comprimés, ce qui correspond à un traitement de huit semaines) restent remboursés.

> Les IPP à base de lansoprazole peuvent-être utilisés pendant plus de deux mois au dosage le plus élevé (30 mg) chez des patients qui suivent un traitement permanent aux anti-inflammatoires. Certains de ces antiacides sont donc bien remboursés, aussi bien au dosage le plus élevé qu'aux dosages inférieurs, et même pour les grands emballages.

Ces changements visent à promouvoir le bon usage des médicaments et à éviter le gaspillage. À long terme, précisons que ces "antiacides" peuvent induire des effets indésirables tels qu’une baisse de magnésium ou une décalcification.

Les sprays nasaux

Les personnes au nez bouché optent souvent pour des décongestionnants nasaux (vasoconstricteurs) qui sont en vente libre chez le pharmacien. Des études scientifiques ont révélé que lorsqu'ils sont utilisés de manière fréquente et prolongée (plus de cinq jours), les sprays vasoconstricteurs peuvent entraîner une dépendance et provoquer des effets indésirables (nez bouché, rhinite "médicamenteuse") (3).

Une étude des universités de Gand et de Liège, menée auprès de pharmacies et de patients, a d'ailleurs montré qu'un patient sur deux utilisant des décongestionnants, le fait de manière excessive et prend donc des risques pour sa santé.

Or, il existe des sprays nasaux plus efficaces et plus sûrs dans l’indication "rhinite allergique" : les corticostéroïdes nasaux (4). Pour inciter les patients à opter pour ceux-ci, ces médicaments, seront désormais disponibles en vente libre, sans prescription médicale. Ils seront vendus au prix plein mais le patient ne devra plus consulter de médecin pour disposer rapidement d'un médicament sûr et efficace.

Toutefois, les patients qui doivent utiliser de manière chronique des corticostéroïdes nasaux peuvent continuer à se les faire prescrire par leur médecin. Ils paieront toutefois plus cher ces médicaments qui ne seront plus remboursés qu'à hauteur de 20 % (au lieu de 75 %).


Pour en savoir plus ...

>> Plus d'informations et conseils auprès de son pharmacien ou de son médecin.

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