Médicaments

Les médicaments les plus remboursés

2 min.
Joëlle Delvaux

Joëlle Delvaux

La Mutualité chrétienne a dressé la liste des médicaments remboursés en officines (hors hôpitaux) qui sont les plus coûteux pour l'assurance soins de santé obligatoire en 2016. En tête du classement, on trouve les immunosuppresseurs, indiqués pour traiter des maladies autoimmunes (par exemple la maladie de Crohn, la polyarthrite rhumatoïde…) ou prévenir le rejet de greffe d'organes et de transplantés. Ils concernent moins d'un pourcent de la population belge mais ces médicaments consommés dans la durée sont souvent très onéreux.

Dans ce top 10 suivent, par ordre décroissant les antihypertenseurs, les antithrobontiques, les hypolipémiants, le traitement du diabète de type 2, le traitement de la bronchopneumo pathie chronique obstructive (BPCO), les antiviraux utilisés pour lutter contre le HIV ou les hépatites virales, le traitement de l'acidité gastrique, les antibiotiques et les antidépresseurs.

"La consommation de huit de ces dix classes de médicaments est liée, parfois pour une part non négligeable, à des habitudes de vie mais aussi à un contexte, un environnement qui est loin d’être favorable", lance Jean Hermesse, secrétaire général de la MC. Premier exemple : les antihypertenseurs, consommés par près d'un Belge sur quatre. "Une hypertension peut être d’origine génétique, mais globalement c’est notre rythme de vie qui est à pointer : stress, anxiété, alimentation, alcool, tabac… Des choses sur lesquelles nous pouvons agir à notre échelle d’individu", insiste Jean Hermesse. Même analyse pour les antiacides qui ont connu la plus forte augmentation de consommation en 6 ans : plus 20%.

Quant à la BPCO, 90 % des patients sous traite- Les médicaments les plus remboursés ment médicamenteux sont d’anciens (gros) fumeurs. "Sans tabac, on peut réduire sensiblement la consommation de traitements contre cette maladie chronique. Mais décrocher de la cigarette est difficile. Raison de plus pour créer un contexte favorable avec, par exemple, des accises sur le tabac réellement dissuasives, l’interdiction de publicité sous quelle que forme que ce soit et l’interdiction de vente à des jeunes de moins de 18 ans, avec l’espoir de voir émerger une génération sans tabac", propose Jean Hermesse.

Autre exemple très parlant : 80% des diabètes de type 2 sont liés à l’obésité. Clairement, un mode de vie plus sain, une alimentation équilibrée, de l’activité physique permettraient d’en réduire la prévalence. Mais l’environnement dans lequel évolue le patient joue, ici aussi, un rôle prépondérant. "Une mention simple et claire des teneurs en sucres, en graisses et en sel doit être imposée sur les aliments, via un système de codes couleurs par exemple. Mais cela, ce n’est pas entre les mains des patients, précise Jean Hermesse. En tant que mutualité santé, nous mettons en oeuvre un maximum d’initiatives dans le domaine de la prévention et de l’accompagnement de nos membres sur le chemin des bonnes habitudes de vie. Mais on le voit, une approche réellement efficace inclut la promotion d’un environnement favorable à ces habitudes de vie. Et le plus souvent, à ce niveau, les autorités publiques sont aux commandes."

Pour en savoir plus ...

Les principaux résultats du top 10 des médicaments les plus remboursés en 2016 sont consultables sur www.mc.be (rubrique actualités)