Prévention

Baisse des nouveaux cas de VIH en Belgique : espoir et vigilance

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© Philippe Turpin-BELPRESS
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Estelle Toscanucci

Estelle Toscanucci

Quels sont les principaux enseignements de ce rapport 2014 ? Le plus prégnant, c'est la diminution de 8 % de nouvelles infections diagnostiquées. Une baisse observée pour la deuxième année consécutive. Mais, pour la première fois, ce résultat concerne les deux groupes de la population les plus touchés par le VIH : les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (–21% par rapport à 2013) et les personnes originaires de pays d'Afrique subsaharienne qui contractent le virus lors de rapports hétérosexuels. À noter que la transmission lors d'utilisation de drogues par voie intraveineuse reste marginale chez nous, avec 2% des diagnostics en 2014.

À contre-courant des chiffres européens

Les résultats belges ne s'inscrivent pas dans la tendance européenne, bien plus inquiétante. Le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies et l’Organisation mondiale de la santé font état d’un chiffre record de 142.000 nouveaux diagnostics en 2014, “du jamais vu depuis l’apparition de la maladie sur le continent dans les années 1980”.

Rester prudent

Ainsi, si ces diminutions chez nous sont évidemment satisfaisantes, l'ISP appelle à la prudence : "À ce stade, il est en effet impossible de savoir si ce fléchissement présage ou non de l'amorce d'une tendance baissière plus structurelle". On notera également que le nombre de tests de dépistage a très légèrement augmenté (+0,3%). Autre donnée à retenir : 38% des infections au VIH ont été diagnostiquées tardivement. Enfin, en 2014, 14.719 patients infectés par le VIH ont été suivis médicalement en Belgique. Ce nombre augmente régulièrement, avec, en moyenne, 781 patients chaque année. Et la population des patients en suivi médical vieillit : en 2014, 32% d'entre eux étaient âgés de 50 ans et plus, contre 19% seulement en 2006.