TiquesNet.be, encoder les morsures

"Les milieux favorables à la survie des tiques sont clairement connus des scientifiques. Il s’agit essentiellement des endroits ombragés, couverts d’une litière végétale épaisse ou envahis par des broussailles, des fougères ou encore des herbes hautes. Mais le risque d’être mordu par une tique peut varier d’une année à l’autre, en fonction notamment des conditions climatiques, déclare la docteure Sophie Quoilin de l’ISP. Quant au nombre total de morsures dont la population est victime chaque année en Belgique, il est tout simplement inconnu à ce jour."

Les seuls chiffres dont l'ISP dispose concernent le dépistage de la maladie de Lyme. Soit, lorsque la personne mordue par une tique consulte le corps médical. Chaque année, entre 8.000 et 10.000 patients se seraient adressés à leur médecin pour un érythème migrant, la manifestation clinique la plus classique de la maladie. Sur la base de ce seul constat, le médecin est en mesure de prescrire le traitement ad hoc. En 2013, 2.055 tests sérologiques positifs pour la borréliose de Lyme ont également été rapportés à l'ISP, contre 1.200 à 1.400 les années précédentes. Enfin, le SPF Santé publique signale qu'entre 200 et 300 personnes seraient hospitalisées chaque année en raison de la maladie de Lyme.

D'où la création du site "TiquesNet.be" pour améliorer la prévention. Toute personne qui a été mordue par une tique est invitée à le notifier. Une opération en sept clics qui prend à peine deux minutes. Plus il y aura de participants plus les résultats seront conformes à la réalité. Les données récoltées par les chercheurs de l'ISP permettront d'identifier les zones à risques. Il sera alors plus facile d'organiser une prévention active à destination des personnes les plus exposées, tels les gardes forestiers, les agriculteurs, les jardiniers, mais aussi du grand public. Signalons qu'une initiative similaire, moins connue, mais plus internationale, existe déjà sous le nom de Tekentiques.net.

Précision utile : toutes les tiques ne sont pas infectées par la bactérie Borrelia burgdorferi. En Belgique, seules 10 % en seraient porteuses. Quant au risque de développer la maladie après morsure, il est de 1 à 2 %. Un risque faible, dont il vaut mieux néanmoins se prémunir.