Prévention

Vaccination : pas seulement contre le Covid-19 !

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(c) iStock
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La rédaction

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Mais au fait, c'est quoi, un vaccin ? Concrètement, un vaccin est un médicament préventif, destiné à éviter une maladie. Il contient une faible quantité de microbes, soit morts, soit affaiblis. Ces microbes vont pousser le système de défense (système immunitaire) à réagir, sans toutefois provoquer la maladie. Se faire vacciner, c’est donc introduire dans l'organisme un microbe rendu inoffensif. Ce microbe ne rend pas réellement malade, mais le système immunitaire réagit quand même en produisant des défenses (anticorps) spécifiques pour le combattre. Si, par la suite, on est infecté par le vrai microbe, les défenses immunitaires le reconnaissent et peuvent le neutraliser avant que la maladie ne se développe. C’est ce que l’on appelle la "mémoire immunitaire". Parfois, il y a une protection à vie, parfois, la quantité d'anti-corps diminue au fil du temps et il faut se faire à nouveau vacciner (rappel de vaccin) pour maintenir la quantité d'anticorps à un niveau suffisamment élevé. (1)

L'immunité de groupe

Pourquoi est-il important de se faire vacciner ? Cela permet surtout de se protéger, de protéger les autres et d’éviter la réapparition de maladies. Se faire vacciner, c’est se protéger contre une série de pathologies dont les complications peuvent être graves. Grâce à la vaccination, on évite de les développer et on diminue le risque de contaminer les autres. De plus, certaines personnes ne peuvent pas recevoir de vaccin, par exemple en raison de leur santé plus fragile : les personnes âgées, les personnes souffrant de pathologies chroniques, d’allergies à des composants de vaccin, ou dont les défenses immunitaires sont affaiblies... (2)

La sécurité des vaccins

Les vaccins peuvent provoquer des effets secondaires, mais les effets secondaires graves sont heureusement extrêmement rares. (3) Les effets secondaires légers possibles sont :

> une fièvre modérée (moins de 38,5°C) ;
> une légère douleur, une rougeur ou un gonflement au point d'injection. Avec certains vaccins, cela peut être plus étendu. Elle disparaît généralement spontanément au bout de quelques jours ;
> un durcissement au point d'injection, parfois une bosse. 

D'autres effets peuvent également s'observer dans le cadre de la vaccination contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (RRO) :

> de la fièvre entre le 5e et le 12e jour après lavaccination ;
> une légère éruption rouge et/ou des douleurs articulaires temporaires. 

Pour ces effets secondaires, aucun traitement n'est nécessaire, les symptômes s'améliorent spontanément (une grosseur peut être ressentie pendant plusieurs semaines). Si la réaction est plus grave ou si l'on est inquiet, il ne faut pas hésiter à contacter son médecin. 

Et les remboursements ?

En Fédération Wallonie-Bruxelles (FW-B), les vaccins recommandés pour les bébés, les enfants et les adolescents sont gratuits, à condition qu'ils soient administrés aux moments recommandés par le calendrier vaccinal (voir l'encadré "Un calendrier à respecter") et qu'ils soient commandés par un professionnel de santé dans le cadre du Programme de vaccination de la FW-B. D’autres vaccins (HPV, grippe...) pour enfants et adultes sont partiellement remboursés par l’Inami. Certaines mutualités accordent une intervention supplémentaire à leurs membres et/ou interviennent également dans les vaccins conseillés aux voyageurs. Le carnet de santé, remis aux parents de chaque nouveau-né lors du séjour à la maternité, contient des vignettes qui donnent accès aux vaccins fournis dans le cadre du Programme de vaccination de la FW-B. En échange de ces vignettes, tous les vaccins recommandés pour les bébés, enfants et adolescents peuvent être obtenus gratuitement par les parents. Ils doivent pour cela s’adresser au vaccinateur de leur choix (consultation ONE, médecin traitant, pédiatre extra-hospitalier ou service de pédiatrie de l’hôpital...). Celui-ci indiquera les vaccinations effectuées dans le carnet de santé de l’enfant. 

Seul le vaccin contre le rotavirus, recommandé dans le schéma du programme de vaccination de la Fédération Wallonie-Bruxelles, n’entre pas dans le circuit des vignettes. Il peut être acheté en pharmacie, sur prescription médicale et en partie remboursé, selon votre mutualité (voir l’encadré ci-dessous). Les femmes enceintes n’ont pas besoin de vignettes pour obtenir les vaccins gratuits qui les concernent (coqueluche, grippe). Attention : il est important de savoir quels vaccins ont été ou n'ont pas encore été administrés. Pour le vérifier, vous pouvez utiliser le carnet de vaccination ou le portail numérique “Masanté” (masante.belgique.be). Discutez-en avec votre médecin traitant pour vérifier si les détails de vos vaccinations figurent dans votre dossier médical global (DMG).


(1) vaccination-info.be/la-vaccination-c-est-quoi
(2) vaccination-info.be/quels-sont-les-benefices-in-dividuels-et-collectifs-de-la-vaccination
(3) vaccination-info.be/faq
(4) vaccination-info.be/gratuite-et-rembourse-ments-des-vaccins

La MC vous soutient financièrement

La MC intervient à hauteur de 25% dans le coût des vaccins reconnus en Belgique. Jusqu’à 25 euros par an et par bénéficiaire, quel que soit l’âge. Pour en bénéficier :

• vous devez être affilié à la MC et en ordre de cotisation à l’assurance complémentaire.

• le vaccin doit être reconnu en Belgique.

Laliste de tous ces vaccins se trouve sur le site du Centre Belge d’Information Pharmacothérapeutique (CBIP). Demandez une attestation ou un ticket decaisse détaillé (BVAC) au pharmacien. Transmettez le document à votre mutualité, munid’une vignette jaune.

Fake news : gare à l'épidémie

Si on ne meurt plus de varicelle ou de coqueluche, c’est grâce au vaccin. Sans lui, on s'expose à un retour en force de certaines maladies. Mais quand les épidémies sont loin, c'est comme si la vaccination devenait elle-même menaçante et attisait les craintes. Dangereux, le vaccin ? Deux ouvrages font la part des choses.

Dans La Guerre des vaccins, le Français Patrick Zylberman, sociologue et historien de la santé, met en lumière le paradoxe du vaccin : quand il est absent, sa nécessité est évidente parce que les gens meurent. Quand il est mis à disposition, certains en ont plus peur que de la maladie dont il protège et partent en croisade... contre la vaccination. Au fil des pages, l'auteur analyse les raisons du vaccino-scepticisme. Il effectue l'état des lieux des mouvements anti-vaccin, leur histoire, leurs arguments, leur influence sur l’opinion et les réactions de l’État – français lors des crises sanitaires (variole, rougeole, SRAS, H1N1, Covid-19...). Généalogie de l’obligation vaccinale, efficacité, légitimité... Le livre de Patrick Zylberman est précieux pour comprendre les enjeux du vaccin, confronter la rumeur aux faits et rappeler à quel point la vaccination est vitale. Parce qu’elle protège tant l'individu que ceux qui l'entourent, elle revêt une dimension éthique, dont la crise du Covid-19 souligne aujourd'hui l'importance.

>> La guerre des vaccins, P. Zylberman, Éd. Odile Jacob, 2020, 331 pp, 23,90 EUR

Avec La vaccination : fondements biologiques et enjeux sociétaux, l'immunologue belge Muriel Moser illustre de manière détaillée et pédagogique le principe de la vaccination et son effet bénéfique sur la population humaine. Dans un format relativement court, l'ouvrage suit le développement des vaccins, du 19e siècle à nos jours. Muriel Moser explique avec justesse – y compris pour les non avertis – les mécanismes biologiques de la fameuse "réponse immunitaire", qui protège efficacement et durablement des infections. Surtout, la scientifique pointe les enjeux sociétaux et souligne l'importance de l'immunité individuelle et collective, dans un monde où les virus circulent sans frontières, comme le montre la pandémie qui nous touche aujourd'hui.

>> La vaccination : fondements biologiques et enjeux sociétaux, M. Moser, Éd. De l'Université de Bruxelles, 2020, 164 pp, 8 EUR

Pour en savoir plus ...

La vaccination contre le Covid-19 ne concerne pas les moins de 18 ans en 2021. Or, depuis le début de l'année, les programmes de vaccination générale sont moins suivis que les années précédentes. Un constat qui inquiète les médecins scolaires et l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE), qui rappellent l’importance de suivre le calendrier vaccinal recommandé pour les enfants. Téléchargeable ici.

Si le moment recommandé pour une vaccination a été dépassé, il est encore possible d’effectuer un rattrapage. Pour cela, vous pouvez contacter le service de Promotionde la Santé à l’école de votre enfant (ou le centre PMS s’il fréquente un athénée), ou votre médecin traitant. >> Plus d'infos : 02/542.12.11 • vaccination-info.beone.be