Soins de santé

Soins dentaires : des remboursements plus étendus 
 

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> L'examen buccal annuel

Remboursement jusqu'à l'âge de 80 ans (au lieu de 67 ans)

À l'âge adulte, procéder à un examen bucco-dentaire complet est recommandé au moins une fois par an. Même avec de bonnes habitudes d’hygiène bucco-dentaire (se brosser les dents deux fois par jour et utiliser le fil dentaire et/ou des brossettes interdentaires), des problèmes peuvent survenir, pour diverses raisons (habitudes alimentaires, consommations à risques, problèmes liés à une maladie…).
Durant cette consultation, le dentiste pourra dépister les affections éventuelles et les soigner à temps, en limitant ainsi les coûts et les complications. Il pourra aussi préciser quand réaliser un détartrage. L’âge avançant, des soins plus spécifiques deviennent parfois nécessaires, comme la pose de prothèses dentaires en cas de dent(s) manquante(s).
Afin de rendre l'examen buccal annuel accessible à toute la population, la Commission dento-mutualiste estime indispensable de supprimer la limite d'âge – fixée jusqu'ici à 67 ans. Dans l'immédiat, pour des raisons budgétaires, le remboursement est dorénavant accordé jusqu'à l'âge de 80 ans.

> Les extractions dentaires

Remboursement à partir de 50 ans (au lieu de 53 ans)

À l'âge adulte, jusqu'à présent, les extractions de dents étaient remboursées uniquement à partir de 53 ans, pour des raisons budgétaires. Dorénavant, la limite d'âge des extractions est alignée sur celle des prothèses amovibles, c'est-à-dire 50 ans. Par ailleurs, la suture pour extraction dentaire est réintroduite dans la nomenclature.

> Le détartrage sous-gingival

Remboursement jusqu'à l'âge de 60 ans (au lieu de 55 ans)

Quand la maladie parodontale se développe, la gencive s’écarte de la racine, créant ainsi un espace appelé poche parodontale. Dans cette poche, divers dépôts vont se déposer et se minéraliser. Dès lors, de nombreuses bactéries vont proliférer, empêchant la guérison de la gencive et menaçant le maintien des dents.

Le détartrage sous-gingival (ou surfaçage radiculaire) est réalisé le plus souvent sous anesthésie locale en deux séances. Les dépôts et les bactéries sont éliminés méticuleusement avec des curettes ou des appareils à ultrasons. Les tissus parodontaux vont ainsi s’assainir. La gencive pourra cicatriser sur la racine, refermant ainsi la poche parodontale. L’efficacité de ce traitement à long terme impose une hygiène bucco-dentaire stricte et des visites régulières de con trôle chez le dentiste.
Dorénavant, le détartrage sous-gingival est remboursé jusqu'à l'âge de 60 ans.

Bon à savoir

> Pour les enfants : des soins dentaires 100% remboursés

Pour les moins de 18 ans, à l’exception de l’orthodontie, toutes les prestations de dentisterie sont remboursées à 100% des tarifs officiels. Il s’agit des consultations, des traitements préventifs, des soins conservateurs, de certaines extractions et obturations... Et comme deux visites annuelles chez le dentiste sont recommandées dès l'apparition des premières dents chez l'enfant, deux examens buccaux sont entièrement remboursés par an, le premier entre janvier et juin et le second entre juillet et décembre. Pour les enfants, les soins dentaires sont donc totalement gratuits chez les dentistes qui appliquent les tarifs de la convention, donc toujours chez les dentistes conventionnés ou ceux qui le sont partiellement, pendant leurs heures de conventionnement.

> Pour les adultes : la visite régulière du dentiste récompensée financièrement

Recommandée pour détecter à temps d'éventuels problèmes et préserver son capital dentaire, la visite annuelle chez le dentiste est aussi, pour les adultes, assortie d'un incitant financier depuis qu'a été instauré, en 2016, le "trajet de soins buccaux". Dans les faits, le patient est effectivement moins remboursé de certains soins dentaires (1) s'il ne s'est pas rendu l'année civile précédente chez le dentiste.

En raison de la crise sanitaire liée au Covid-19, cette condition a été assouplie. Pour ne pas être pénalisé financièrement en 2022 (1), il faut avoir consulté le dentiste au moins une fois en 2020 ou en 2021 (1). Même chose pour le détartrage (normal). Son remboursement est diminué de moitié en 2022 en l'absence de visite du dentiste en 2021 ou en 2020. Pour 2023, l'assouplissement est maintenu. Pour ne pas être pénalisé financièrement en 2023, il faut avoir consulté le dentiste au moins une fois en 2021 ou  en 2022. 

> Des hygiénistes bucco-dentaires pour les soins préventifs

La profession d'hygiéniste bucco-dentaire, reconnue par arrêté royal, est assez récente. Les premiers bacheliers en soins dentaires sortiront cet été de deux Hautes écoles à Liège et à Brux elles. En Flandre, ils travaillent déjà depuis trois ans. A partir d'octobre prochain, les hygiénistes bucco-dentaires qui intègrent des cabinets dentaires pourront attester deux prestations de dentisterie (dans un premier temps) : les détartrages et les scellements de puits et fissures. Pour ce faire, ils utiliseront les attestations de soins du dentiste et indiqueront des codes spécifiques. Les patients pourront donc bénéficier de ces soins préventifs par un autre professionnel que leur dentiste au sein de son cabinet et ce, aux mêmes honoraires que lui.

> Un dentiste conventionné ?

À l'inverse des prestataires conventionnés, les dentistes qui ne le sont pas n'ont pas d'obligation de suivre les tarifs officiels de l'Inami. Ils peuvent demander des suppléments qui restent entièrement à la charge du patient. Pour trouver un dentiste près de chez soi et vérifier s'il est conventionné, consulter le module de recherche de la MC. Ne pas hésiter à demander au dentiste non conventionné ses tarifs et un devis pour les soins dentaires qu'il recommande.

(1) Les consultations, les soins préventifs, l’orthodontie et la parodontologie ne sont pas concernés par cette mesure. En outre, pour les assurés qui bénéficient de l'intervention majorée (Bim), la mesure ne s'applique pas non plus sur les radiographies dentaires ni sur certains honoraires complémentaires.