Soins de santé

Les maladies oculaires : le glaucome et la cataracte

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© Ph Turpin BELPRESS
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MONGENERALISTE.BE

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Le glaucome : un monde qui rétrécit

Le glaucome est caractérisé par une atteinte du nerf optique, le plus souvent suite à une augmentation de la pression à l'intérieur de l'œil. La conséquence de cette atteinte est un rétrécissement du champ de vision, pouvant évoluer, en l'absence de traitement, vers une cécité.

Dans une immense majorité des cas, lorsqu'il est dépisté et traité à temps, on peut contrôler l'évolution du glaucome, mais la perte de vision installée ne peut pas être récupérée. Le glaucome peut se développer à tout âge, mais sa fréquence est plus élevée chez les personnes âgées. Selon les études, on estime entre 5 et 10% la proportion des personnes de plus de 70 ans qui en sont atteintes.

Détecter le glaucome

Tout le monde n'est pas égal devant le glaucome. Les risques sont accrus si :

  • il y a des cas de glaucome dans la famille proche ;
  • en cas de myopie prononcée ;
  • s'il y a des antécédents de traumatisme affectant l'œil ;
  • avec la prise de certains médicaments comme les corticoïdes.

Un examen régulier et préventif par un ophtalmologue, qui effectuera notamment une mesure de la pression intraoculaire, un examen de la papille optique et un examen du champ visuel, permet de détecter l'existence d'un glaucome et de tenter de bloquer son évolution.

Attention toutefois, certains glaucomes ont une pression intraoculaire normale. Le contrôle isolé de la tension oculaire chez un opticien n'est donc pas suffisant et risque de donner une fausse impression de sécurité !

Les différentes formes du glaucome

Dans 80 à 90% des cas, les personnes atteintes souffrent d'un glaucome chronique, dit "à angle ouvert". Chez elles, l'eau (l'humeur aqueuse) présente dans l'œil ne s'évacue pas normalement. Elle s'accumule et augmente la pression intraoculaire.

Sans traitement, lentement et progressivement, le nerf optique (qui envoie les informations visuelles au cerveau) s'atrophie suite à la mort progressive des cellules nerveuses qui le constituent. Cette affection progresse pendant 10 à 20 ans, dans les deux yeux, sans donner de symptômes ni de douleurs. Le champ visuel commence à rétrécir lorsque 40% du nerf est détruit, mais comme cette altération est très progressive, on ne s'en rend pas toujours compte.

Voilà pourquoi des examens de dépistage sont si importants. Lorsque les effets du glaucome deviennent perceptibles, les images situées en périphérie du champ visuel ne peuvent plus être vues. Si aucun traitement n'est entrepris, le champ visuel continue à se rétrécir jusqu'à devenir un simple îlot central, en plus d'une baisse de la vision de près et de loin. Puis ce champ réduit s'éteint, laissant place à une cécité.

Dépisté et traité à temps, on peut contrôler l'évolution du glaucome, mais la perte de vision installée ne peut pas être récupérée.

Glaucome aigu

Le glaucome à angle fermé, généralement dû à la présence d'une malformation anatomique, est un problème beaucoup plus rare, et très aigu. Il se caractérise par une élévation brutale et importante de la pression oculaire (touchant généralement un seul oeil).

De vives douleurs et une rougeur oculaire apparaissent, ainsi qu'une baisse de vision et, souvent, des nausées et vomissements. Parfois, on note aussi la présence de halos autour des lumières. Le glaucome aigu est une urgence médicale. À défaut de traitement d'urgence, la perte de vision devient rapidement irréversible.

Traiter le glaucome : des gouttes à la chirurgie

À l'heure actuelle, il n'existe aucun traitement curatif du glaucome chronique : la perte visuelle ne peut être récupérée. L'objectif du traitement – à suivre à vie – consiste donc à prévenir et/ou à ralentir les dommages.

Les gouttes ophtalmiques (collyres) sont généralement très efficaces. Quelques effets indésirables sont possibles : une intolérance locale immédiate ou après quelques mois ou années d'usage, des effets généraux comme une sécheresse de la bouche ou une fatigue, etc.

Rapide et indolore, un traitement au laser peut être proposé, selon les cas, avant un traitement par collyre, ou si ce dernier est mal toléré, ou bien si le glaucome s'aggrave, ou en complément des gouttes. Une intervention chirurgicale peut aussi être indiquée, sans exclure les gouttes ophtalmiques à mettre au quotidien.

Le glaucome aigu, à angle fermé, exige une intervention urgente, avec des médicaments capables de faire chuter rapidement la pression oculaire. Une fois la crise passée, un traitement au laser permet d'éviter les récidives.

La cataracte : quand le flou s’installe

Juste derrière notre pupille se trouve une lentille souple, sorte d'autofocus naturel, qui nous permet d'ajuster notre vision à toutes les distances : c'est le cristallin. Une cataracte s’installe lorsque le cristallin perd de sa transparence et s’opacifie.

Lorsque la cataracte s’installe, les rayons lumineux ne parviennent plus aussi bien à la rétine. Dans l’oeil, la mise au point de l’image devient moins bonne. La qualité de la vision baisse, la perception des objets se fait plus floue, les couleurs semblent s’atténuer dans le brouillard, leur perception se fait plus fade.

Progressivement, la vue devient plus embrouillée ou plus obscurcie. La myopie augmente et nécessite de changer de verres ou de lentilles plus fréquemment. Les lumières vives éblouissent davantage, ce qui est souvent gênant pour la conduite automobile le soir.

La qualité de la vision baisse, la perception des objets se fait plus floue, les couleurs semblent s’atténuer dans le brouillard…

Les formes diverses de la cataracte

La cataracte est une affection indolore. Ce trouble de la vision frappe hommes et femmes à égalité. Le plus souvent, la cataracte se développe lentement, parallèlement au processus normal de vieillissement. À un stade avancé de la maladie, la vision peut se limiter à la perception de la lumière et entraîner ainsi une baisse de la qualité de vie.

Une cataracte peut également survenir en raison de certaines maladies (en particulier le diabète, s’il est mal contrôlé), de la prise de certains médicaments (notamment des corticoïdes) ou encore d’une exposition trop forte à des doses de radiations ou à des rayons ultraviolets. Enfin, une blessure à l’oeil, suite à un coup, à une coupure, à l’exposition à une chaleur intense, est également susceptible de provoquer ce trouble de la vision.

Des pistes pour prévenir la cataracte

Le tabagisme endommage les protéines du cristallin, il est donc à proscrire, tout comme l’excès régulier d’alcool. Il importe également de toujours bien protéger ses yeux contre les rayons du soleil. Par ailleurs, certains travaux montrent un lien entre la cataracte et des déficits en certaines vitamines et minéraux, comme la vitamine C et la vitamine E, le sélénium et le bêtacarotène. Tous ces éléments sont fournis par une alimentation comportant des fruits et des légumes.

Cataracte : la solution chirurgicale

Aucun traitement médicamenteux ne peut guérir la cataracte. En revanche, les progrès de la chirurgie ophtalmologique permettent aujourd'hui l’ablation du cristallin opacifié et son remplacement par une lentille artificielle. Cette opération se pratique couramment chez des personnes âgées, et même très âgées. Mais elle n'est pas nécessaire si la vision reste suffisamment bonne et permet de maintenir normalement les activités.

Après une anesthésie locale, une minuscule incision est pratiquée à travers la cornée pour introduire une sonde à ultrasons capable de liquéfier les protéines du cristallin. Ce dernier est alors aspiré par la sonde. La cavité est soigneusement nettoyée puis le chirurgien y insère une lentille souple ou rigide, selon les cas. L’ensemble de la procédure dure une trentaine de minutes.

Chaque œil est traité séparément, car la cataracte ne progresse pas toujours à la même vitesse dans les deux yeux. Après l'opération, des soins à base de gouttes oculaires (antibiotiques, cortisone) sont nécessaires, pendant deux à quatre semaines généralement.

La guérison est complète et la vue restaurée rapidement, en quelques semaines au plus, dans plus de 90% des cas. Comme toute opération, celle de la cataracte comporte quelques risques d’effets secondaires.

Pour en savoir plus ...

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