Soins de santé

Paludisme : feu vert historique pour un vaccin

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© iStock.
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Julien Marteleur

Julien Marteleur

Propagé par la piqûre de moustiques, le paludisme (ou malaria) est un parasite qui envahit et détruit les cellules hépatiques (du foie) afin de se reproduire. Les médicaments pour tuer le parasite, les moustiquaires pour éviter les piqûres ainsi que les insecticides pour tuer le moustique ont tous contribué à réduire la maladie. Cependant, il y a encore environ 230 millions de cas et 400.000 décès par an. Environ 95% du fardeau du paludisme est ressenti en Afrique, où plus de 260.000 enfants de moins de 5 ans sont décédés de la maladie en 2019. Il aura fallu 30 ans pour développer le vaccin Mosquirix®, aussi appelé "RTS,S" et fabriqué aujourd'hui par GlaxxoSmithKline (GSK). La raison principale ? Les parasites du paludisme – il en existe plus de 100 ! – ont un développement très complexe qui passe par différents stades, certains apparaissant chez le moustique (qui le transmet) et d’autres chez l’homme. Les scientifiques ont donc dû adopter diverses approches.

Mosquirix® cible le parasite le plus mortel et le plus répandu en Afrique : Plasmodium falciparum. Il concerne le premier stade (sans symptôme) de la maladie et vise à empêcher l'infection des cellules hépatiques ou la destruction des cellules hépatiques déjà infectées. Réservé actuellement aux enfants de 5 à 18 mois, le vaccin nécessite cependant quatre doses pour être efficace. Une efficacité jamais vue jusqu' alors, certes, mais toute relative : on parle environ de 40% contre le développement du paludisme et de 30% contre ses formes sévères, selon les résultats des programme pilotes effectués depuis 2015.

Ce vaccin, même imparfait, va donner un nouvel élan à un combat sanitaire majeur et offre l'espoir de le relancer sur de bons rails. "Le vaccin antipaludique pour les enfants, attendu depuis longtemps, est une percée pour la science, la santé des enfants et la lutte contre le paludisme, s'est réjoui Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS. Il pourrait sauver des dizaines de milliers de jeunes vies chaque année."

Source : "Un premier vaccin pour relancer la lutte contre le paludisme", E. Anyango, The Conversation, 24 octobre 2021.