Vie sexuelle et affective
130 millions de femmes sont victimes de mutilations génitales dans le monde. La Belgique, qui n'est pas épargnée par le phénomène, dispose désormais du premier kit national de prévention. Un outil pensé pour les acteurs de terrain, parfois démunis face à ces questions.
Le SPF Santé publique l'annonçait dans sa dernière étude de prévalence : plus de 48.000 femmes vivant en Belgique sont originaires d'un pays où les mutilations génitales féminines (MGF) sont courantes. Presque un tiers d'entre elles seraient "très probablement déjà excisées", et un dixième risque de l'être prochainement. D'un point de vue physique et mental, l'excision fait des ravages. Ce traitement inhumain et dégradant prive les filles et les femmes de leurs droits les plus fondamentaux. Les mutilations génitales féminines sont dénoncées par de nombreuses conventions internationales et sont strictement interdites en Belgique depuis 2001.
Chaque année, à l'approche des vacances d'été, des professionnels de la santé s'inquiètent de voir certaines de leurs patientes retourner dans leur pays d'origine considéré comme "à risque". Pour les outiller dans la sensibilisation, les ASBL Gams-Belgique et Intact, réunies avec plusieurs organisations au sein du Réseau des Stratégies concertées de lutte contre les MGF, ont élaboré un kit de prévention des mutilations génitales féminines. Un outil "conçu pour aider les professionnels de la santé, mais aussi les assistants sociaux ou les professions juridiques, souvent démunis et peu formés face aux situations délicates d’excision ou de risque d’excision", développe Fabienne Richard, directrice de Gams- Belgique. Une dizaine d'outils le composent, dont un triptyque reprenant les critères d'évaluation du risque, le guide d'entretien pour aborder la question avec les filles et leurs familles, la brochure "Le secret professionnel face au MGF"…
À l'occasion de la Journée internationale contre les MGF, Gams-Belgique et Intact, soutenues par l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes, ont également formulé leurs recommandations aux ministres et aux professionnels concernés : encourager la diffusion du kit et la mise sur pied d'une formation pour les professionnels, améliorer la collaboration entre acteurs, perfectionner l'information vers les publics cibles et concrétiser le financement des associations de lutte contre les MGF.
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