Vie sexuelle et affective

Violences obstétricales : des chiffres choquants

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(c)iStock
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Candice Leblanc

Candice Leblanc

Un acte médical pratiqué à vif sans anesthésie, une épisiotomie recousue de manière plus serrée pour soi-disant augmenter le plaisir du conjoint lors des rapports sexuels ("point du mari"), des appuis sur le ventre "pour faire sortir le bébé"… Une répondante sur cinq a subi au moins l’une de ces violences obstétricales. Et quand la femme est "racisée", ce chiffre grimpe à une sur trois. C’est ce qui ressort de l’enquête menée par la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée, auprès de 4.226 femmes ayant accouché entre janvier 2019 et juillet 2021, à Bruxelles ou en Wallonie (1).
L’enquête révèle aussi que certaines pratiques discutables ou non justifiées sur le plan médical ont encore cours dans certaines maternités belges. Ainsi, une parturiente sur trois a reçu une perfusion d’ocytocine. Pourtant, cette hormone artificielle utilisée pour provoquer des contractions augmente le risque d’hémorragie grave du post-partum (2). Autre pratique : alors que le Centre fédéral d'expertise en soins de santé préconise de laisser les femmes boire et manger léger pendant le travail, certains médecins et sages-femmes s’obstinent à le leur interdire.
Pour rappel, la loi relative aux droits du patient du 22 août 2002 stipule notamment que "tout acte médical doit recueillir le consentement du patient". Ce qui implique de l’informer sur sa situation, lui expliquer les solutions proposées (avantages et inconvénients), envisager des alternatives, lui laisser le choix, etc. Or, dans les deux tiers des cas, l’acte médical pratiqué (épisiotomie, césarienne, utilisation d’instruments, etc.) n’a pas été expliqué à la patiente. Une fois sur deux, son consentement n’a même pas été demandé ! Et vingt femmes ont subi un acte qu’elles avaient pourtant refusé… Manifestement, les droits de la patiente ne sont pas une évidence pour tous.