Droits sociaux

Chez le médecin, aux côtés d'un proche

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Catherine Daloze

Catherine Daloze

Pour s’assurer d’avoir bien compris les explications du médecin, pour être épaulé au moment de l’annonce d’un diagnostic, pour s’appuyer sur un proche dans les éventuelles décisions à prendre…, il y a de multiples raisons de se faire accompagner par son partenaire, un de ses enfants ou un ami, dans un cadre médical. En tant que patient, nous avons ainsi le droit d'être assisté lorsque nous allons chez un médecin ; nous avons également le droit de désigner quelqu'un qui décidera pour nous si nous ne pouvions plus le faire nous-même.

Des situations vécues

Cela a été le cas pour Étienne qui a décidé avec les médecins de mettre fin aux traitements pour sa mère plongée dans le coma, à la suite d’un accident vasculaire cérébral. Le cas aussi pour Frédéric, il a été confronté à la demande d’autorisation d’amputation de son frère, inconscient après un très grave accident de voiture. Étienne et Frédéric ont agi en tant que "représentant" de leur proche.

Plus couramment, il nous arrive de recourir à une "personne de confiance". Ainsi, après un diagnostic de cancer du poumon, Béatrice a accompagné son mari Éric chez l’oncologue pour discuter des différentes pistes de traitement. Quant à Évelyne, son souhait d’être accompagnée par sa soeur pour prendre avec elle con - naissance des résultats de sa mammographie pourra être rencontré. Si sa soeur est d’accord bien entendu. Pour Fatima, originaire du Maroc, ce qui coince, c’est la maîtrise du français. Lors de ses contacts avec un spécialiste, pour des problèmes de digestion, elle peine à le comprendre. Elle a le droit d’être accompagnée par Franck, un proche, même s’il n’est pas légalement de sa famille. Elle a mentionné clairement, par écrit, au médecin que Franck est personne de confiance pour elle.

Des rôles reconnus

La loi relative aux droits des patients fixe un cadre utile dans la relation entre les patients et les prestataires de soin. Les deux notions clés de "personne de confiance" et de "représentant" y sont prises en compte. En quelques mots :

  • la personne de confiance 

Tout patient peut désigner une ou plusieurs personnes de confiance. La personne de confiance accompagne le patient et l’aide dans l’exercice de ses droits. Mais seul le patient prend les décisions qui le concernent, de manière autonome. La désignation d’une personne de confiance se fait de manière informelle. Il n’est pas nécessaire de signer des documents écrits, bien que cela soit possible, voire utile.

  • le représentant 

Le représentant n’intervient qu’au moment où le patient n’est plus capable d’exprimer sa volonté. Dès ce moment-là, il exerce ses droits à la place du patient. Son rôle va donc plus loin qu’une simple assistance. Le représentant se met à la place du patient.

Afin de mettre en lumière le rôle de ces personnes et leur importance, la MC lance un appel à témoignages.

Appel à témoins

Partagez vos expériences

Vous avez déjà eu besoin d’être assisté lors d’un rendez-vous chez un médecin ? Ou vous avez accompagné un proche lors d’une consultation ?

Vous suivez la situation médicale d’une personne de votre entourage pour prendre avec elle les décisions ad hoc ? Ou vous avez demandé à un membre de votre famille ou à un ami de rester auprès de vous lors d’un traitement à l’hôpital ?

Vous avez passé des accords avec votre partenaire et/ou vos enfants pour déterminer comment agir et qui prendrait des décisions en matière de santé, si vous ne pouviez plus le faire vous-même ? Vous avez pris des décisions relatives au traitement d’un de vos proches inconscient ou dans l’incapacité de se prononcer lui-même ?

La MC recueille vos expériences positives ou négatives. Comment avez-vous abordé ces situations ? Comment se sont-elles passées ? Comment l’avezvous vécu ? La MC collecte également vos suggestions. Qu’est-ce qui aurait pu vous aider dans votre démarche d’accompagnant ou d’accompagné ? Que recommanderiez-vous d’améliorer pour que ces rôles se vivent au mieux ?...

La MC rassemble toutes les histoires et les avis. Sur cette base anonymisée, elle entend formuler des recommandations à destination des politiques, à l'occasion de la journée des droits des patients, le 18 avril prochain.

Vous avez une expérience de ce type à partager ?

Envoyez votre témoignage avant le 31 décembre 2018 à Droitsdupatient@mc.be ou à l’adresse postale : ANMC - département R & D, Chaussée de Haecht 579 PB 40 à 1031 Bruxelles.

Vos propos seront traités de manière totalement anonyme.

Pour la journée des droits du patient, la MC recherche également des personnes qui témoigneraient dans la presse. Si vous êtes prêt à raconter votre histoire à visage découvert, signalez-le clairement dans votre courrier électronique ou postal ; et notez vos coordonnées.

Pour en savoir plus ...