Maintien à domicile

Pour une présence rassurante et qualifiée

2 min.
Catherine Daloze

Catherine Daloze

La notion de "présence active" est centrale quand on évoque le métier de garde à domicile. Chez ces professionnels dominent le "sens de l'autre". Leurs mots et leurs gestes visent à accompagner la personne qui doit rester à son domicile sans pouvoir se déplacer. Ils agissent en discrétion, dans le respect de cette personne, de son mode de vie, de ses convictions ; la déontologie du métier le prévoit explicitement.

Tel un maillon d'une chaîne, le garde à domicile s'inscrit dans la complémentarité avec la famille ou les proches, mais aussi souvent avec d'autres métiers d’aide : aide ménager pour l'entretien du domicile, aide familial pour l'aide à la vie quotidienne (les courses, les démarches administratives, la préparation des repas…). Certes, entre garde à domicile et aide familial, il existe des zones de recouvrement. Les métiers sont proches. Mais le secteur entend faire comprendre aussi les différences. Elles tiennent notamment à la durée de la prestation (plus longue pour le garde à domicile) et au moment où il intervient (aussi de nuit pour le garde à domicile).

Un véritable job

La profession naissante dans les années '80, se construit au gré de la concertation sociale. "L'histoire de l'offre de service de garde à domicile est lente, longue et progressive", explique Séverine Lebegge, présidente de l'Association des services d'aide aux familles et aux aînés en Région wallonne (Assaf). Au fil du temps, les contours du métier, son statut, sont précisés. Et avec eux, les compétences à acquérir pour l'exercer. On ne parle par exemple plus de "garde malade", car les bénéficiaires de ces services peuvent aussi être confrontés à d'autres soucis : handicap, démence, fin de vie. Des formations continuées voient aussi le jour pour acquérir les compétences inhérentes au métier, pour permettre aux gardes à domicile de se former tout au long de leur carrière.

Arrêter le bricolage

Il n'empêche, aujourd'hui encore, "cette fonction reste trop peu considérée dans ses spécificités et apparaît pour beaucoup, qui ne la connaissent pas bien, comme étant floue", constate Séverine Lebegge, à l'attention en particulier des pouvoirs publics. Côté germanophone, la prise en compte des gardes à domicile semble plus adéquate qu'ailleurs. Le métier est reconnu et l'activité financée par quota d'heures. A contrario, en Région bruxelloise, le métier ne jouit d'aucune reconnaissance. Et, en Wallonie, si le statut de garde à domicile existe depuis 2009, le financement pose problème. Il est exclusivement lié aux mesures d'aides à l'emploi. Ainsi, le secteur est confronté à une insuffisance de postes d'embauche possible pour satisfaire les demandes.

"En l'absence d'une reconnaissance cadrée et financée du métier, des formes sauvages de travail au noir continuent d'exister et des entreprises commerciales développent cette activité, observe-telle. Les abus qui découlent de ces activités non déclarées ou à but lucratif sont des tarifs horaires exorbitants réclamés au bénéficiaire, le non respect de la législation sociale par l'employeur ou encore une absence ou un manque de compétences des travailleurs".

Bricolage en fonction des bonnes volontés dans l'entourage, recours au travail au noir ou aux titres-services non qualifiés… sont parfois les seules pistes pour rester à domicile, faute d'accès au service de garde à domicile. Le secteur milite afin de changer la donne.


Pour en savoir plus ...

L'Assaf (Association des services d'aide aux familles et aux aînés) vient de publier une brochure d'information sur le métier de garde à domicile. L'outil permet de découvrir le statut officiel du garde à domicile ainsi que les différentes facettes de la profession à travers des témoignages et des apports divers. La brochure est disponible gratuitement auprès de l'Assaf.

 Assaf, boulevard Joseph II 13 à 6000 Charleroi • 071/23.32.75 • coordi@cpascharleroi.behttp://aidesadomicile.be/