Droits sociaux

Les aidants proches se sentent loin de tous

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© Reporters Imago
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Philippe Lamotte

Philippe Lamotte

Il y a des années que les aidants proches souhaitent une reconnaissance à la mesure de leurs engagements et de leurs efforts. Ils passent, en effet, des dizaines d'heures par semaine à s'occuper d'un proche vulnérable ou en perte d'autonomie (maladie, handicap, addiction…), en mettant souvent entre parenthèses leur vie personnelle, professionnelle et sociale.

Certes, depuis le 6 juin 2014, les aidants proches "existent" officiellement. Comprenez : une loi citant explicitement leur spécificité est parue au Moniteur belge. Mais, concrètement, rien ne change sur le terrain malgré des rencontres qui s'annonçaient bien entre les associations concernées et le cabinet de la Ministre fédérale de la Santé, Maggy De Block.

Créée à l'initiative de la Fondation Roi Baudouin en 2006, l'ASBL Aidants Proches, soutenue par une quarantaine d'associations (dont la Mutualité chrétienne), s'impatiente devant le "point mort actuel" et le "vide législatif toujours existant", notamment en termes de protection sociale. En complément d'une lettre ouverte envoyée à la Ministre, elle rappelle que 9% de la population belge (et 18% à Bruxelles !) est aidante proche, que 20% des aidants consacrent vingt heures par semaine à leur "protégé(e)".

Cette prise de parole survient à quelques jours de la création d'une fondation d'utilité publique, antenne bruxelloise de l’ASBL francophone Aidants proches, spécifiquement orientée sur les jeunes. Personne ne sait au juste combien ils sont. Mais un pré-test, assez sommaire à ce stade, semble suggérer que la situation de ces jeunes est largement méconnue dans les établissements scolaires.

"Ces enfants vivent dans l'ombre, glisse-t-on dans cette nouvelle fondation. Ils ont parfois honte de leur situation différente alors qu'ils peuvent être fiers de tout ce qu'ils font pour leur proche et méritent d'être reconnus à ce titre. Si l'école savait, certaines difficultés scolaires pourraient être prises en mains : fatigue, travaux non réalisés, retards à répétition, etc." Et de suggérer, pour éviter le décrochage, un simple "comment vas-tu ?" suivi d'aménagements à la carte…

Pour en savoir plus ...

081/30.30.32. • www.aidants-proches.be