Maladies chroniques

Diabète - Un capteur indolore pour surveiller la glycémie

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Un patch à la place d’une piqûre : une méthode révolutionnaire<br />
© www.freestylelibre.be Abbott
Un patch à la place d’une piqûre : une méthode révolutionnaire
© www.freestylelibre.be Abbott
Joëlle Delvaux

Joëlle Delvaux

Pour surveiller sa glycémie, certains patients atteints de diabète sont contraints de prélever une goutte de sang au bout d'un doigt avec un autopiqueur muni d'une lancette. La gouttelette est ensuite déposée sur une bandelette puis analysée par un lecteur qui affiche le taux de glucose… Cette épreuve, le patient doit la reproduire plusieurs fois par jour. Douloureuse, elle est aussi contraignante, obligeant souvent la personne à s'isoler.

Ce qui, depuis 40 ans, fait le quotidien de milliers de patients est sans doute en passe de devenir un mauvais souvenir pour eux. En effet, une nouvelle méthode révolutionnaire, moins contraignante et plus discrète, a fait son apparition sur le marché : le FreeStyle Libre ou "système Flash d’auto-surveillance du glucose".

Cet appareil estime automatiquement la glycémie et enregistre les données en permanence. Il s'agit d'un petit capteur rond que l'on fait adhérer à la peau sur le haut du bras à l'aide d'un applicateur. Par une piqûre superficielle via un filament, ce patch analyse du liquide interstitiel sans recourir au sang. Il suffit alors au patient de le scanner avec un lecteur électronique. Une opération discrète puisqu'elle peut s'effectuer à travers les vêtements.

À chaque scan, s’affichent instantanément le taux de glucose, les données des huit dernières heures et une flèche indiquant le sens et l’intensité de l’évolution de la glycémie. Le boitier conserve en mémoire les données des trois derniers mois. Les résultats peuvent être téléchargés sur un ordinateur ou un smartphone. Le capteur étant étanche, le patient peut prendre sa douche, nager en piscine ou faire du sport en toute tranquillité. La seule obligation est de le renouveler toutes les deux semaines.

40.000 patients concernés

Cette technique non invasive est déjà utilisée dans plusieurs hôpitaux par des patients qui l'ont testée avec succès. Mais son coût non négligeable constituait jusqu'ici un frein à son usage. En effet, l'appareil de lecture coûte 60 euros et c’est surtout le prix du patch qui alourdit la facture : 60 euros/pièce.

Or, pour les patients diabétiques de type 1 et pour certains patients diabétiques de type 2 (1), la surveillance permanente de la glycémie trouve tout son sens (en raison d'un diabète très instable). Dès lors, pour leur permettre de recourir à cette méthode, l'Inami a décidé de leur rembourser le matériel nécessaire (appareil de lecture et capteurs).

Seule condition : avoir signé une convention avec un centre hospitalier spécialisé et bénéficier ainsi d'un suivi pluridisciplinaire pour gérer de manière autonome le diabète (voir ci-dessous). Actuellement, seuls les adultes sont concernés mais le remboursement sera réglé prochainement pour les enfants et adolescents qui, avec leurs parents, suivent un programme d'accompagnement en centre spécialisé.

Concrètement, depuis le 1er juillet, ce nouveau matériel est entièrement gratuit pour les patients atteints de diabète de type 1. Certains patients atteints de diabète de type 2 également suivis dans un centre conventionné devront, quant à eux, s'acquitter d'une quote-part de quelques euros par jour.

Il est à noter que la Belgique est le premier pays européen à accorder le remboursement pour ce matériel de surveillance glycémique (2). Précisons enfin que le dispositif n’est pas vendu en pharmacie mais exclusivement délivré aux patients par les hôpitaux dans le cadre des conventions de traitement du diabète.


Un accompagnement bénéfique en centre conventionné

Grâce au soutien financier de l’assurance soins de santé obligatoire, un programme de suivi a été mis en place dans la majorité des hôpitaux pour les patients diabétiques. Sont concernés les patients atteints soit d'un diabète de type 1, soit de formes de diabète de type 2 spécifiées dans la convention d'auto-surveillance du diabète. Certains groupes de patients atteints de diabète entrent aussi en ligne de compte (diabète de grossesse par exemple).

Depuis le 1er juillet, les patients sont obligés d'avoir confié la gestion de leur dossier médical global (DMG) à leur médecin généraliste. Par contre, il n'est plus question de passeport du diabète.

Lors de ce suivi, le patient apprend à suivre un régime, s'injecter de l’insuline, contrôler sa glycémie, utiliser le matériel fourni, adapter son traitement… L’accompagnement par les infirmiers et diététiciens est gratuit, et des consultations chez le podologue sont remboursées. Le matériel pour le test de piqûre au doigt comme celui pour la mesure par capteur sont également remboursés (voir conditions ci-contre pour la nouvelle méthode par capteur).