Soins de santé

Des patients en rupture

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Julien Marteleur

Julien Marteleur

Après les avoir longtemps perçues comme des maladies puis comme des facteurs de risque, le monde médical considère enfin les préférences sexuelles et les identités de genre comme des facteurs déterminants en matière de santé. Mais si les mentalités ont évolué, il reste encore du chemin à accomplir. Au travers d'entretiens avec des associations de terrain, des médecins ou encore des psychothérapeutes, ce dossier passe en revue les obstacles rencontrés par les personnes LGBTQI+ lorsqu'elles souhaitent accéder à des soins appropriés (consultation gynécologique adaptée, traitements hormonaux…).

En Belgique, 35% de la population LGBTQI+ déclarait avoir été discriminée ou harcelée en 2012 sur base de son identité. Un contexte fragilisant au sein duquel les personnes présentent plus de risques de problèmes de santé mentale et d'addiction aux drogues et à l'alcool, mais également plus de risques d'infection sexuellement transmissible (IST). Quand plusieurs maladies ou problèmes sont concentrés de manière anormalement élevée au sein d'une population spécifique, on parle alors de syndémie. Ce néologisme renferme le vrai mal dont souffre la communauté LGBTQI+ : à défaut de soins adaptés à leurs besoins et par crainte d'être jugés et stigmatisés, ils sont nombreux à refuser de consulter. Sans soins ni prévention, les pathologies subsistent…le cercle vicieux est installé.

Devant ce constat, Santé Conjuguée propose des pistes aux professionnels de la santé qui souhaitent améliorer l'accès aux soins des patients LGBTQI+. Inclure la spécificité de ces soins dans les formations de base est une première approche. Un supplément de formation technique est également indispensable pour pallier les insuffisances actuelles. Quoi qu'il en soit, l'accompagnement adapté de ces personnes nécessitera de pouvoir comprendre une partie de la diversité culturelle et sexuelle de nos sociétés.