Consommation

Agences bancaires : on ferme !

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© P. Lefevre - BELPRESS
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Philippe Lamotte

Philippe Lamotte

D'une manière générale, les Belges apprécient fortement la possibilité d'entrer en contact avec leur banque via Internet. Ainsi, en dix ans, le nombre d'usagers de l'e-banking a plus que quintuplé dans le pays. Cette évolution va de pair avec la disparition progressive des agences : 1.449 de celles-ci ont fermé leurs portes depuis 2008, et la tendance n'est pas près de s'arrêter. Une évolution inexorable, dira-t-on…

Le hic, c'est que plusieurs types de publics en pâtissent directement, soit parce qu'ils se sentent désemparés devant l'évolution technologique, soit parce qu'ils ne disposent pas des ressources nécessaires pour s'équiper. C'est le cas d'une bonne partie des personnes âgées, mais aussi de certains jeunes, migrants, handicapés ou personnes en difficulté de lecture/écriture. Comment se faire conseiller si l'agence au bas de la rue ferme ses portes ou réduit drastiquement ses heures d'ouverture ?

Au Réseau Financité, on s'inquiète de cette évolution non sans faire remarquer l'énorme disparité entre les principales régions du pays : la Flandre compte 35 agences par 100 km2, la Wallonie n'en compte que 9,8… C'est donc bien la difficulté d'avoir accès à son propre argent qui, pour les publics précarisés, pose problème. Comble de la situation : les opérations réalisées en agence se voulant dissuasives, elles sont facturées de plus en plus cher au client. Que faire ? Le Réseau réclame une mutualisation de ces coûts, plutôt que la segmentarisation actuellement appliquée (chaque profil de clientèle paie le tarif qui lui correspond). Avec cette mutualisation, les coûts encourus par les personnes plus fragiles seraient très faibles et indolores.

Pour appuyer ses dires, le Réseau souligne une autre conclusion majeure de son Rapport 2015 sur l'inclusion financière. Depuis la crise de 2007, le nombre de crédits défaillants a augmenté de plus de 25% en Belgique (soit 350.635 dossiers ouverts). Parallèlement, 37,6% des publicités pour des crédits à la consommation sont en infraction. Cherchez l'erreur…