Le malaise des ados : répondre et prévenir
Lors de la crise sanitaire, les ados ont été privés du groupe, facteur majeur de développement et d’apprentissage. Constats 4 ans après.
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Environnement
Du 1er au 12 novembre se tiendra, à Glasgow, la 26e Conférence des Parties (COP26). Mais pourquoi fait-elle tant de bruit dans l'espace médiatique ? La Belgique a-t-elle un rôle déterminant à jouer sur la scène européenne et internationale ? La MC et ses mouvements participent, ce dimanche 10 octobre, à la grande marche pour le Climat, organisée par le CNCD et invitent les citoyens et citoyennes à répondre à l'appel afin d'interpeller nos représentants politiques sur l'urgence d'agir en faveur de l'environnement.
Inondations, sécheresses, canicules, menaces d'extinction d'un million d'espèces, pollutions, destructions des forêts, montée des océans, réfugiés climatiques… La liste des dégâts qu'occasionne le réchauffement climatique est plus longue encore. Le récent rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) (1) fait état du changement climatique tangible partout dans le monde, qui arrive plus rapidement que prévu et provoque la multiplication des catastrophes environnementales. S'appuyant sur 14.000 études scientifiques, le Giec dresse le constat d’un réchauffement qui continue de s’accélérer sous l’effet de l’activité humaine. Il conclut que "la température de la planète devrait augmenter de 1,5°C dès 2030, soit dix ans plus tôt que la précédente prévision du Giec datant de 2013."
En décembre 2015, l'Accord de Paris engageait pourtant toutes les nations à entreprendre des efforts considérables pour maintenir nettement en dessous de 2°C la montée des températures mondiales d'ici 2100. Or, la tendance est à la hausse avec un réchauffement de 4 à 5°C. En cause, l'activité humaine à l'origine de la production et de la concentration de CO2 (gaz à effet de serre). Autre objectif de cet Accord : la neutralité carbone d'ici 2050, soit "l’équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre et la compensation permise par les puits ou réservoirs de carbone, comme les forêts."
Le premier volet du 6e rapport du Giec démontre que le non-respect par certains États de l'Accord de Paris accélère le changement climatique et ses conséquences. La COP26 est donc une opportunité à saisir pour, au mieux, amoindrir les désastres écologiques et humains.
La Belgique n'est pas épargnée par la crise climatique, comme le rappelle la Coalition climat, association coordonnée par le CNCD qui réunit près de 80 organisations et acteurs de la société civile - dont la MC et ses mouvements -, dans un mémorandum consacré à la justice climatique (2). Notre pays vient d'essuyer quatre années de sécheresse et se remet péniblement des pires inondations vécues jusqu'ici en Wallonie.
Dans la veine du Pacte vert européen de la Commission von der Leyen, la Coalition climat invite la Belgique à se positionner comme leader européen en mettant en place des politiques fortes en termes de justice sociale, de transition et d’investissements dans une économie durable. En septembre, des représentants de la CSC et de We social movements (WSM, ONG du Mouvement ouvrier chrétien) étaient d’ailleurs auditionnés pour soutenir un projet de loi à la Chambre : le devoir de vigilance. Celle-ci contraindrait les entreprises actives sur le territoire à respecter les droits humains et environnementaux dans la chaîne d'approvisionnement. L'adoption d'une telle loi enverrait ainsi un message fort aux autres pays européens.
Les pays les plus riches étant aussi les plus pollueurs, la Belgique devrait, à ce titre, assumer ses responsabilités politiques envers les pays dits 'en développement', qui subissent de plein fouet cette crise climatique et se trouvent dans une position de vulnérabilité plus importante, plaide encore la Coalition climat. L’occasion, pour notre pays, de poser un acte politique responsable en jouant un rôle dans l'abandon des dettes bilatérales et multilatérales des pays impactés par la crise sanitaire, qui connaissent, à la suite du coronavirus, une crise économique sans précédent. Sans cette suppression de dettes, impossible pour les pays endettés de suivre les politiques et financements nécessaires à la transition écologique.
Malgré ses objectifs affichés d’inclusion et d'équité, la tenue de la COP26 en novembre prochain est vivement critiquée par la société civile. Le manque de temps et de financement pour assurer la vaccination des délégations des pays du Sud, l’accès limité aux logements à Glasgow, combinés à l’obligation britannique de quarantaine pour certains pays situés en zone rouge (qui n’ont pourtant pas reçu les vaccins promis) … rendent, quasi impossible, la participation de tous les acteurs et actrices de la société civile des pays du Sud, dénonce le CNCD. (3) Or, leur inclusion dans les négociations est essentielle au vu des enjeux planétaires.
La pandémie du Covid-19 a pointé les dysfonctionnements de nos sociétés. Le monde s'émeut face aux drames occasionnés par la crise sanitaire. Les gouvernements se sont montrés capables de coopérer (non sans mal) et de poser des actes politiques forts pour endiguer l'épidémie. La crise climatique que nous vivons est sans doute bien plus violente que celle du Covid-19. De plus en plus de voix s'élèvent contre un système économique axé sur la croissance. Le dimanche 10 octobre, des milliers de citoyens sont attendus pour répondre à l'appel lancé par la Coalition climat et participer à la grande marche pour le Climat à Bruxelles pour demander à nos responsables politiques des actes ambitieux maintenant.
Les défis sont de taille mais l'heure ne semble plus à la réflexion. La communauté scientifique, soutenue par les citoyens et citoyennes, appelle à l'action et au courage politique.
Toutes les informations pratiques pour participer à la grande marche Climat du 10 octobre ici.
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