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Environnement
Si personne ne peut contrôler les pluies ni empêcher de futures inondations, comment éviter d'empirer les choses ? En redonnant sa place à l'eau et aux pluies. Voici quelques exemples d'aménagements conseillés dans nos villes et campagnes.
Qu'on le veuille ou non, le réchauffement climatique a déjà commencé. Et les experts sont formels : "Tous les modèles mathématiques prévoient des évènements météorologiques de plus en plus extrêmes et de plus en plus fréquents, explique Gilles Colinet, professeur en sciences du sol à Gembloux Agro Bio-Tech. Dans nos contrées, nous connaitrons davantage de canicules et de fortes pluies. Nous devons donc (re)construire et aménager le territoire en fonction de ces futurs évènements." "Le régime des pluies est en train de changer, ajoute sa collègue Aurore Degré, professeure d’hydrologie et de physique de sol. Nous ne pouvons rien y faire. En revanche, nous pouvons agir au niveau local et régional en évitant les infrastructures vulnérables, en ne construisant plus rien en zone inondable et en multipliant les aménagements qui aident à absorber les pluies abondantes."
En zone rurale, la lutte contre l'érosion permet à la fois de préserver une ressource limitée et peu renouvelable – les stocks de terre – et de limiter le ruissellement. Car, à défaut de la stopper, il est possible de ralentir l'eau. Quelques exemples :
Les bandes végétales méritent aussi d'être multipliées, notamment dans les zones agricoles. "Il faudrait une couverture végétale maximale, non seulement en haut et aux abords des champs, mais aussi entre les rangs de semis, préconise la Pr Degré. Les cultures de maïs, de betteraves et de pommes de terre sont les plus à risque d'érosion et de ruissellement, car il y a beaucoup d'espaces nus entre les rangs. Or, en couvrant ces espaces de sous-semis, on limite l'impact des gouttes de pluie ou de grêle sur la terre et on augmente la capacité d'absorption des sols. Si de nombreux petits agriculteurs sont sensibles à la question de l'érosion, c'est moins le cas dans les grandes exploitations gérées de façon industrielle."
Partout où c'est possible, il faut aussi augmenter la rugosité des sols, notamment en cessant d'aplanir à tout prix et en autorisant mottes et creux qui se transforment en flaques quand il pleut.
Isolées, ces initiatives n'ont l'air de rien, mais l'adage nous rappelle que ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. À nous de faire en sorte qu'elles ne se transforment plus en torrents…
En Wallonie, la cellule Gestion Intégrée Sol Erosion Ruissellement (GISER) aide les communes à gérer et prévenir les risques d’inondations par ruissellement et remet des avis sur les certificats et permis d’urbanisme. En 2020, la cellule a remis 7.750 avis. 3% étaient négatifs et 20% étaient conditionnels. En général, les communes suivent ces avis, mais elles n'y sont pas obligées. Suite aux inondations, d'aucuns plaident pour les y obliger.
Comme annoncé sur son site, "le projet Brusseau invite des habitants à élaborer, avec des chercheurs et des acteurs de terrain, un diagnostic et des propositions d’aménagement pour réduire les risques d’inondations à Bruxelles". Une mine d'informations et de bonnes idées !
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