Environnement

Les cheveux des enfants, pollués

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Aurelia Jane Lee

Aurelia Jane Lee

L'analyse d'une simple mèche de cheveu permet de révéler l'exposition chronique à la pollution au cours des trois derniers mois, sachant que nos cheveux poussent en moyenne d'un centimètre par mois. L'association Test Achats a récolté des échantillons capillaires auprès d'une centaine d'enfants et a confié à un laboratoires pécialisé la tâche d'y détecter la présence éventuelle de 1.800 polluants organiques.

Les résultats sont sans appel : quelque 261 substances ont été identifiées. Chaque mèche en contenait au moins un. Chez certains enfants, on a trouvé jusqu'à 12 polluants. Un chiffre qui reste sous le seuil d'alerte fixé à 20 par les experts, mais qui n'en inquiète pas moins l'association de défense des consommateurs.

D'autant que, parmi les produits recensés, certains ont pourtant fait l'objet d'une interdiction en Europe depuis plusieurs années. C'est le cas par exemple de l'Atrazine, un herbicide interdit depuis 2012, qui a été dépisté chez un des enfants. Preuve que des substances difficilement dégradables peuvent persister dans l'environnement longtemps après qu'elles ne soient plus autorisées.

Ce sont principalement des pesticide squi ont été découverts (60%) mais également des antibiotiques et des vermifuges (10%), ou encore des intermédiaires chimiques de synthèse issus de textiles et produits ménagers (9,2%). Du phosphate de tri-iso-bu-tyle, utilisé comme solvant et plastifiant, a par exemple été détecté chez 13 des enfants.

La toxicité d'une substance dépend cependant de la dose à laquelle le sujet est exposé et de la chronicité de cette exposition. Si tous les polluants détectés dans cette étude ne sont pas forcément toxiques, certains ont toutefois été reconnus comme cancérigènes ou mutagènes. D'autres peuvent engendrer des problèmes de fertilité ou sont dommageables aux fœtus. Beaucoup sont classés comme perturbateurs endocriniens. Le danger provient parfois aussi de ce que l'on appelle "l'effet cocktail" : des molécules inoffensives peuvent, combinées à d'autres, devenir nocives.

Ces résultats amènent Test-Achats à exiger des autorités plus de contrôle des produits à destination du marché belge, et des recherches plus poussées quant à l’impact sur la santé de ce fameux effet cocktail de diverses substances dans nos organismes.

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