Les grands parents se lèvent pour la protection du climat

Les personnes d'un certain âge qui, aujourd'hui, tiennent leur premier petit enfant dans leurs bras, font une expérience insolite. Sauf accident de la vie, la descendance de leurs propres enfants est en effet plus ou moins assurée de vivre jusqu'à la fin du siècle. Or l'année 2100 est souvent présentée comme le symbole d'une époque où la planète pourrait être confrontée à de graves perturbations, parmi lesquelles le dérèglement climatique.

De là, l'idée de certains d'entre eux de créer un mouvement à portée internationale, capable d'influencer les décisions politiques en faveur d'une lutte plus efficace contre les émissions de gaz à effet de serre. "Lorsque ma première petite fille, belgo-nigérienne, est née, je me suis demandée à quoi ressembleraient l'Europe et l'Afrique lors de ses vieux jours" commente Thérèse Snoy, l'un des piliers des Grands-parents pour le climat belges, fondés il y a quelques mois.

Les protagonistes de ce mouvement apolitique se voient comme des privilégiés. Ils ont connu septante ans de paix et ont bénéficié des acquis sociaux de la seconde moitié du 20e siècle. Ils ont du temps pour les autres et sont libres de parole et d'action. Certains ont même des revenus confortables.

Mais comment mettre ces moyens humains et financiers au service d'une accélération de la prise de conscience autour de la crise climatique? Par exemple par le pouvoir magique de raconter des histoires. Par des séances d'initiation à l'écologie, à l'éco-consommation, au contact avec les animaux, etc. Et, plus généralement, par l'envie d'entretenir les relations intergénérationnelles autour de ces activités. Avec aussi le souci de restituer aux enfants d'aujourd'hui ce qui a été "pris" aux générations d'autrefois. "Certains d'entre nous profitent sans grande considération de la société de consommation dans ce qu'elle a de plus pesant pour la planète", peut-on lire dans les textes fondateurs.

De tels groupes existent déjà en Norvège, au Canada, en Suisse romande. Conscients de représenter un poids politique et économique croissant, ils comptent "promouvoir des modes de gestion, des investissements et des comportements plus durables et responsables". Gonflés à bloc par les récentes encyclique Laudato si du Pape François et déclaration musulmane sur le changement climatique, ils espèrent donner de la voix lors de la Conférence internationale sur le Climat, à Paris, fin novembre. Ils se présentent au grand public le mercredi 11 novembre prochain, à Louvain-la- Neuve, en présence de personnalités "au-dessus de la mêlée" : Herman van Rompuy, Eric de Keuleneer, Eddy Caekelberghs, Myriam Tonus, etc.