Environnement

Nos écoliers étouffent

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Philippe Lamotte

Philippe Lamotte

Entre la mi-novembre et la mi-décembre 2017, Greenpeace, en collaboration avec la Ligue des familles et d'autres organisations, a fait analyser la qualité de l'air dans 222 écoles s'étant portées volontaires pour mesurer leurs concentrations en dioxyde d'azote. Ce gaz est un bon indicateur de la pollution atmosphérique générale, particulièrement celle liée à l'ozone et aux particules fines. Ces polluants créent ou facilitent les problèmes d'asthme, les bronchi - tes, les rhinites, les allergies, etc. Ils vont jusqu'à interagir, à long terme, avec des problématiques plus complexes et "multifactorielles" que sont les troubles de la concentration, les maladies cardio-vasculaires et certains cancers. En raison d'un corps en plein développement, les enfants sont plus fragiles que les adultes.

L'un des intérêts de l'étude est de s'être penchée sur l'air en classe, mais aussi celui de la cour de récréation et des abords de l'établissement. Après avoir converti les valeurs relevées en valeurs moyennes annuelles, Greenpeace a conclu que la qualité de l'air est trop élevée dans une cour de récréation sur deux. Elle est préoccupante à carrément mauvaise dès l'entrée de l'école dans 61 % des cas. À l'intérieur de la classe, la qualité de l'air est bonne ou acceptable, sauf dans 16 écoles sur les 222 prospectées.

Si les écoles urbaines sont – sans surprise – plus exposées, une proportion importante d'écoles rurales sont concernées par une atmosphère trop polluée. Explication : l'effet de "canyon", où l'air est peu renouvelé en raison de l'enclavement des bâtiments. En zone urbaine, la proximité d'une voie rapide favorise par ailleurs des concentrations trop élevées.

Les organisations proposent une série de mesures tant aux pouvoirs organisateurs qu'aux parents automobilistes et à leur progéniture : favoriser les cours de cyclisme, encourager la marche à pied, installer des déposeminutes éloignés des accès, réclamer des infrastructures sûres aux autorités, réduire la vitesse autour des écoles à 20 km/h, etc. Et, à terme, instaurer, pour les écoles à construire, une norme de distance par rapport aux sources de pollution (comme aux Pays-Bas). À noter, ce constat interpellant : seules 19 % et 17 % des écoles s'étant proposées pour ce projet sont (respectivement) wallonnes et bruxelloises, les autres étant situées au nord du pays…

Pour en savoir plus ...

>> Plus d'infos : https://www.monairmonecole.be (Les résultats par école ne sont pas publiés. Une pétition aux ministres concernés est disponible).