Ressourceries : l'art de revaloriser les encombrants     

Environ cinq cents kilos par an : c'est la quantité moyenne de déchets que produit chaque citoyen belge ! Cela comprend les ordures ménagères, les détritus triés, les encombrants et les produits repris tels que les pneus ou les piles. Si ce chiffre a peu varié au cours des vingt dernières années, il ressort toutefois que le tri des déchets a légèrement progressé.
Vieil électroménager, vêtements usés, matériel informatique défectueux, mobilier défraîchi, vélos rouillés, vaisselle dépareillée, matelas, bibelots… Comment gérer au mieux ce que nous mettons au rebut afin de réduire au maximum les déchets ? C'est en réponse à ce défi que les ressourceries ont vu le jour. Ces entreprises d'économie sociale se sont fixé comme objectif de collecter les objets en fin de vie et de contribuer à leur réutilisation. Souvent, elle se chargent également du tri des objets, de leur réparation, de leur revente en magasin ou de leur recyclage. 
En Belgique, le terme “ressourcerie” est une marque protégée. Pour mériter cette appellation, les entreprises d'économie sociale doivent remplir certains critères définis par la fédération Ressources, en inscrivant leurs activités dans la poursuite d'objectifs environnementaux, sociaux et économiques précis.

Ça peut encore servir

Décès, déménagement, rénovation, entrée en maison de repos… : chaque moment de vie engendre son lot de bric-à-brac à donner, revendre ou jeter. On se retrouve avec du mobilier, des caisses de jouets, de livres, de vaisselles, de matériaux, souvent encore en bon état. Même usés ou légèrement abîmés, beaucoup d'objets ont encore de la valeur. Il suffit d'un petit coup de main bricoleur ou d'une idée ingénieuse pour leur offrir une seconde vie. Selon une étude réalisée par deux ressourceries en Wallonie, "13,71% des encombrants échouant dans le circuit des déchets sont potentiellement réutilisables et peuvent créer de la valeur ajoutée, principalement par leur vente dans le circuit de la seconde main".
La plupart du temps, les biens susceptibles d'être réutilisés doivent passer par une étape de revalorisation. D'une vieille commode avec de nouveaux boutons de tiroirs, on fera un meuble vintage. Un vêtement raccommodé avec un peu de créativité deviendra une pièce unique ou se transformera en un sac original. Un appareil cassé pourra être réparé et servir à nouveau. Enfin, des pièces de remplacement peuvent être prélevées sur des objets qui ne servent plus.

Des métiers à part entière

Les ressourceries créent des emplois durables et locaux dans des domaines variés, de la collecte à la revente en passant par le tri et la réparation. Savoir comment revaloriser les encombrants nécessite de véritables compétences. Au sein des ressourceries, les personnes qui s'y emploient sont appelées les "valoristes" : ils sont formés à estimer si un objet peut être réutilisé et de quelle façon. D'autres travailleurs sont chargés de la remanufacture : "Il s’agit de démonter, nettoyer, contrôler et réassembler des objets pour leur donner un usage qui peut être différent de l’usage d’origine". Ainsi, un tiroir cassé sera démantelé, et les planches récupérées pour fabriquer une étagère par exemple.
Les ressourceries assurent de cette façon un circuit court et écologique : les objets sont collectés, triés, revalorisés ou recyclés dans un périmètre proche. Elles sont accessibles aux particuliers mais aussi aux collectivités et entreprises.