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Banques : le procès de la finance est à l'instruction

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Philippe Lamotte

Philippe Lamotte

L'année 2016 verra la tenue d'un procès pas tout à fait comme les autres: le procès (civil) de la finance. Il sera intenté par le Réseau Financité qui, pour cela, ne veut pas se contenter de sa propre analyse. Ce réseau de particuliers et d'organisations lance donc un appel public à tout qui veut faire connaître son avis sur la manière dont fonctionne la finance aujourd'hui en Belgique et dans le monde.

Malgré l'intitulé très musclé de cette campagne grand public (qui s'accompagne aussi d'éducation permanente et de recherche), le but n'est pas de traîner qui que ce soit dans la boue, mais bien de permettre aux citoyens de se réapproprier le monde de la finance. "Quand on achète une machine à laver, on pose des questions, on compare, explique Laurence Roland. Mais, quand on va trouver son banquier, on se sent trop souvent en infériorité technique, on n'ose pas franchir ce pas. Ce n'est pas normal: on a le droit de réclamer des comptes. L'époque où on choisissait la banque de ses parents, c'est fini!".

Fin de l'année 2015, les avis seront organisés en thèmes et confrontés à un panel d'experts, issus ou non de la finance responsable et solidaire "afin d'éviter toute démagogie, tout a priori". Et, fin 2016, ce "cycle" se terminera par la formulation de propositions concrètes aux décideurs politiques. Cette initiative entend faire écho à l'"explosion de demandes de citoyens et d'organisations qui, depuis la crise financière de 2008, se demandent dans quel jeu ils jouent", et qui veulent savoir, notamment, où est injecté leur argent.

Cet appel au public va de pair avec la refonte toute récente du magazine Financité qui, dorénavant, se déclinera sous une double forme: l'une, Financité magazine, davantage adressée au grand public (1), l'autre, Financité en mouvement, permettant aux associations membres d’exposer et de partager leurs expériences d'une façon plus pointue.