Éthique

Les catholiques moins pratiquants mais toujours engagés     

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Joëlle Delvaux

Joëlle Delvaux

Pour la deuxième année consécutive, l'Église catholique belge livre de nombreux indicateurs sur les diverses formes d'engagement et de participation en son sein, avec, cette fois-ci, une attention particulière accordée à la place des femmes. On apprend ainsi que sur plus de 7.000 personnes actives aux différents niveaux de l’Église, 55% sont des femmes. "L'objectif est qu'elles puissent accéder autant à des tâches d’exécution qu’à des tâches dirigeantes", commentent les auteurs du rapport. Les femmes sont effectivement les plus nombreuses parmi les assistants paroissiaux (79 %), les catéchistes et les aumôniers des hôpitaux et maisons de repos, par exemple, (68 %) alors qu'elles ne sont que 22 % dans les conseils épiscopaux, organes de gestion des diocèses. Sans compter que l’ordination sacerdotale leur reste interdite. "Dans les années à venir, il est fort probable que la présence de femmes actives tant dans la pastorale que dans la gestion de l’Église ne fera que croitre. Tout comme l’appel fait à des prêtres étrangers qui viennent suppléer le manque de prêtres belges, commente Caroline Sägesser dans une récente analyse de ce rapport publiée au Crisp. La chercheuse pointe aussi la diminution du nombre de prêtres qui va aller croissant au vu de la pyramide des âges : plus de la moitié ont plus de 75 ans et un peu plus d'un quart seulement ont moins de 65 ans.

La place grandissante des laïcs au sein de l'Église est une autre évolution attestée par les chiffres. En 2018, l'Église comptait 2.038 hommes et femmes laïcs nommés par l’évêque pour prendre en charge des responsabilités et exercer des tâches pastorales, aux côtés des prêtres (2.301 actifs et pensionnés) et des diacres permanents (601). Actifs au niveau paroissial, dans les services diocésains ou dans les institutions d'aide et de soins, ils sont rémunérés ou exercent leur activité à titre volontaire.

La troisième grande mutation perceptible dans l’Église est, ce que Geert De Kerpel, porte-parole du cardinal Jozef De Kesel, Président de la Conférence des évêques de Belgique, caractérise par "le passage d’une Église sociologique au choix personnel d’être chrétien". "Ce n’est plus la tradition qui motive la demande d’un sacrement mais un choix en conscience. Les données chiffrées d’un certain nombre de sacrements en sont le reflet". Ainsi, les baptêmes représentent 38% des naissances intervenues dans l'année et le mariage sacramental 15% des mariages civils. Des pratiques en baisse de 12 à 14% en deux ans. "Dans un contexte de sécularisation et de multiculturalité, le nombre de fidèles qui forment le premier cercle de l’Eglise, est devenu plus modeste, confirme Cardinal Jozef De Kesel, dans la préface du rapport, en invitant le lecteur à découvrir l'éventail de la diversité au sein de l'Église. "Si le nombre de catholiques qui participent aux célébrations eucharistiques est réduit, celui de personnes actives dans des mouvements à caractère philanthropique ou social d’origine catholique reste lui très élevé", souligne de son côté Caroline Sägesser en forme de conclusion.        

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