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Energie : comment choisir parmi les contrats à prix variable ? 

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(c)AdobeStock
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Nicolas Poncin, Infor GazElec

Nicolas Poncin, Infor GazElec

Le principe d’un contrat à prix variable est que le prix du gaz ou de l'électricité varie en fonction d’une formule d’indexation dont un des paramètres est un indice boursier. Au moment de la facture de régularisation, le fournisseur prend les différents indices boursiers qu’il pondère en fonction d’une courbe prédéfinie. Par exemple, pour un ménage qui a une consommation de 18.000 kWh de gaz, le fournisseur répartit cette consommation mois par mois (18% en janvier, 15% en février, 13% en mars, 7% en avril, 4% en mai…) (1). Ensuite, pour chaque mois, il applique le prix défini par sa formule. On le voit, c’est assez complexe. Dès lors, comment faire pour choisir un con trat à prix variable ?
C’est là que les choses se compliquent encore. Les contrats à prix variables se distinguent entre eux par leur formule. En synthétisant, toutes les formules se ressemblent. Elles peuvent se résumer comme suit : A+ (B X C). A est un montant fixe (4,86 centimes par exemple) auquel on ajoute une cotation boursière C que l’on multiplie par un indice (0,105 par exemple) (c'est le B). Comparer les parties chiffrées est assez simple, il suffit de regarder les chiffres les moins élevés. En revanche, comparer l’indice boursier est beaucoup plus ardu. Pour donner une idée de prix, les fournisseurs mentionnent sur leur carte tarifaire le dernier indice boursier connu. Cependant, ils se basent sur des indices boursiers pris à des moments différents. Certains se basent sur le mois en cours, d’autres sur le trimestre en cours, d’autres encore sur le trimestre précédent. Résultat : le consommateur se retrouve à comparer des pommes avec des poires et peut se faire avoir. C'est d'autant plus vrai lorsque les prix évoluent très fort et très vite. C'est le cas actuellement. Et donc cela peut tout changer.
Par exemple, en août 2022, les prix ont augmenté très fort. Cette augmentation s’est répercutée sur les fiches tarifaires de septembre pour les contrats indexés mensuellement. En revanche, pour les contrats indexés trimestriellement, les fiches tarifaires n'ont pas mentionné d'augmentation puisque c'est la moyenne des cotations du trimestre précédent (bien moins élevée) qui a été utilisée. Mais le prix mentionné à ce moment-là n'est qu'indicatif. Le prix réel facturé par le fournisseur ne sera connu qu’à la fin du trimestre. Ainsi, lorsqu’on compare le prix mensuel avec un prix trimestriel, on pense que le premier est beaucoup plus cher. Alors qu’en réalité, il n’en est rien.

Mais alors comment faire ?

Tout d’abord, il faut être conscient du problème et choisir sa méthode de comparaison. Ce choix est proposé dans les comparateurs labellisés par la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG). La CREG propose comme méthode de regarder les prix futurs, c’est-à-dire les prix auxquels on peut acheter aujourd’hui l’électricité ou le gaz pour les prochains mois. On voit alors comment se comportent les contrats dans le futur et faire un choix sur cette base-là. Attention que le résultat obtenu n’est pas le prix qui sera facturé.

L’autre méthode – réalisée par Infor GazElec – est de replacer tous les contrats sur la même temporalité dans le passé. Par exemple, regarder le prix du trimestre passé. Là, nous sommes certains de connaitre le prix valable pour tous les contrats variables. Attention : cela ne dit rien sur le prix futur qui sera à payer. Dans les deux méthodes, cela donne un classement. On peut se dire que tel ou tel contrat se comporte mieux que tel ou tel autre.
À noter que les comparateurs de prix sur internet qui ne sont pas labellisés par la CREG se basent sur le dernier prix connu du fournisseur. Comme on l'a vu plus haut, cela fausse la comparaison puisque les indices boursiers ont des temporalités différentes. Mais comment savoir ce qu’il faudra payer ? C’est là que ça devient très compliqué. Avec la volatilité des prix que nous connaissons, c’est impossible à prévoir. Cependant, plusieurs fournisseurs ont bien développé un espace client sur leur site internet et il est possible d’introduire ses index régulièrement. Le fournisseur recalcule alors la mensualité pour qu’elle soit au plus proche de la réalité.

Utiliser des comparateurs labellisés

Dans tous les cas, n’hésitez pas à comparer le contrat énergétique que vous avez conclu avec l’offre du marché. Il y a des grandes différences entre les contrats variables, parfois même chez un même fournisseur. Utilisez les comparateurs de prix en ligne qui disposent du label de qualité de la CREG et prenez la méthode de la CREG.


(1) Données pour 2022 fournies par Synergrid, porte-parole du secteur des gestionnaires de réseaux de gaz et d'électricité en Belgique.

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N’hésitez pas à contacter :
- À Bruxelles : Infor GazElec, centre d'information bruxellois pour les consommateurs d'électricité et de gaz • 02 209 21 90 • info@gazelec.info • inforgazelec.be
- En Wallonie : Énergie Info Wallonie, service associatif de soutien aux consommateurs wallons d'énergie • 081 24 70 10 • info@energieinfowallonie.be • energieinfowallonie.be