Logement

Les visages insoupçonnés des "sans-abris"

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Soraya Soussi

Soraya Soussi

Pour la 3e année consécutive, les équipes du Centre interdisciplinaire de recherche, travail, État et société (Cirtes) de l'UCLouvain et du centre Lucas de la KU Leuven ont passé à la loupe le sans-abrisme et l'absence de chez-soi dans plusieurs régions de Belgique. Au total, 365 organisations du secteur situées dans neuf communes du Brabant wallon, à Tournai, en Communauté germanophone ainsi qu'en Flandre ont collaboré avec les chercheurs. On décompte, dans ces régions, 7.912 personnes sans-abri ou sans chez-soi dont 2.469 enfants qui partagent les conditions de logement de leurs parents.

L'image que l'on a du sans-abri est celle d'un homme à la rue, canette de bière à la main. La réalité est bien différente : entre 27 % et jusqu'à 43,6 % des personnes recensées sont hébergées temporairement par un membre de leur famille, un ami ou une personne tierce. C'est la proportion la plus importante relevée parmi les sept catégories répertoriées : l'espace public, l'hébergement d'urgence, le foyer d'hébergement, l'institution, le lieu non conventionnel (un garage ou un squat par exemple), les proches et la menace d'expulsion dans le mois. "Cela confirme l'existence d'un sans-abrisme 'caché' (...) Les personnes sans-abri et sans chez-soi que nous voyons dans l'espace public ne constituent que la pointe de l'iceberg"souligne la Fondation Roi Baudouin.

Les femmes et les enfants sont plus nombreux à loger temporairement dans le cercle de connaissances. Pour Quentin Ervyn, président du Réseau social urbain de Tournai, l'importance des soutiens familiaux et amicaux démontre la nécessité d'individualiser les revenus, afin d'éviter le risque de perte financière en hébergeant une personne de son entourage dans le besoin. De nombreuses associations, dont le Mouvement ouvrier chrétien (MOC) et le Centre d'information et d'éducation populaire (CIEP) (1), plaident depuis des années pour l'abandon du statut de cohabitant afin que la situation du ménage n'impacte plus le calcul des allocations de remplacement (CPAS, chômage, handicap...).


>> Le rapport est à lire sur kbs-frb.be