Vivre ensemble

Comment faire supprimer une photo de soi sur internet ?

3 min.
© iStock
© iStock
Olivier Beaujean, asbl Droits Quotidiens

Olivier Beaujean, asbl Droits Quotidiens

Une photo d’une soirée de réveillon, un portrait en haut des pistes de ski ou un cliché d’un match de foot entre amis… tous les jours des millions d’images sont publiées sur les réseaux sociaux. Bien évidemment, chacun est libre de "poster" des images de soi sur Facebook, Snapchat ou Instagram.

Accord avant de publier

Cette liberté de publication est fortement tempérée quand apparaissent sur ces photos d’autres personnes : les convives du réveillon, la monitrice de ski ou les coéquipiers du foot. En effet, celui qui publie ces fichiers doit alors respecter le droit à l’image de toutes ces personnes. En clair, toute publication ou reproduction d’une photo sur laquelle une personne est facilement reconnaissable n’est possible qu’avec son accord préalable. Idéalement, il faudrait même l’autorisation de la personne avant de la photographier. Les règles de l’accord préalable sont les mêmes pour les enfants de moins de 18 ans. Mais dans ce cas, l’accord doit être donné par les parents du mineur.

Même pour les poseurs

Une personne qui prend clairement la pose pour un selfie avec le photographe peut être considérée comme donnant implicitement son accord pour que la photo soit prise. Cela ne signifie cependant pas que cette personne autorise sa publication. Ce principe d’accord préalable à la publication a évidemment quelques exceptions. C’est le cas, par exemple, quand les photos représentent une foule de personnes participant à un événement public comme un concert, une rencontre de tennis ou même une manifestation. Même logique quand les photos capturent un personnage public du monde politique, sportif ou culturel pour autant que cette image soit prise dans le but d’informer : pas besoin de son accord préalable.

Droit de retirer

Le droit à l’image est un outil de protection de la vie privée. Il peut être utilisé pour faire enlever les photos pour lesquelles les personnes n’avaient pas donné leur accord préalable. Ni les moteurs de recherche, ni les réseaux sociaux ne sont responsables des photos qu’ils hébergent. La responsabilité pèse sur celui qui les publie. Les moteurs de recherche et les médias sociaux enlèveront les photos uniquement si elles ont été signalées comme irrégulières.

Et concrètement ?

Dans la grande majorité des cas, la personne qui a posté la photo est connue de celui qui n’a pas donné son accord pour cette publication. La première chose à faire est donc de demander à cet ami de retirer la photo. S’il ne réagit pas ou s’il refuse, il faut alors demander directement à l’hébergeur du site de retirer la photo. Pas besoin d’avoir une excuse particulière, le seul droit à l’image est suffisant.

Signaler la photo

Tous les réseaux sociaux permettent de bloquer une photo. Ainsi par exemple, Facebook donne la possibilité en cliquant dans le coin inférieur droit de la photo incriminée d’ouvrir l’onglet "options". On peut alors signaler la photo en choisissant "J’apparais sur cette photo et je n’aime pas ça". Tout contenu abusif peut également être signalé via l’icône "?" dans le coin supérieur droit de la page d’accueil en cliquant sur "signaler un problème". Google également a mis en place une procédure en ligne permettant d’introduire une demande de suppression de lien. Il suffit de taper dans le moteur de recherche "suppression de contenu de Google" et de suivre la procédure.

Réparation du dommage

Si après cela, la photo n’est toujours pas supprimée, une plainte auprès de la Commission de la protection de la vie privée est possible. Tout comme, dans des cas extrêmes, un recours de vant le tribunal de première instance pour demander le retrait de la photo et la réparation du dommage moral et parfois matériel subi à cause de ce "post".

En conclusion, avant de publier des photos d’amis, il faut demander leur accord. Sinon, mieux vaut s’abstenir.

Pour en savoir plus ...

Pour plus d’informations, vous pouvez surfer sur deux sites : www.jedecide.be ou www.webetic.be

Durant le mois qui suit la publication de cet article, consultez les questions complémentaires sur le thème abordé dans la rubrique accès libre sur le site : www.droitsquotidiens.be